L'église Notre-Dame de Halberstadt
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire
En 1005, l’évêque Arnulf de Halberstadt fonda un monastère
collégial en l’honneur de Marie, qui devint rapidement
d’importance nationale jusqu’à la fin du XVe
siècle. La prévôté du monastère relevait du chapitre de la
cathédrale de Halberstadt. Cependant, selon des recherches
récentes, les parties les plus anciennes de l'église qui
subsistent à ce jour, les sous-sols de la façade ouest,
datent d'après 1089. La basilique à trois nefs a été
(re)construite pendant presque tout le XIIe
siècle. L'ensemble a été largement façonné par l'évêque
Rudolf, qui dirigea les travaux de 1146 jusqu'à sa mort en
1147 et fit construire la nef et les tours octogonales
orientales avec un toit en tente (achevées en 1200). Vers
1147, le baptistère est ajouté, dont la voûte est soutenue
par une colonne centrale ornée de chapiteaux ornementaux.
Le portail de l’église et les tours Ouest avec de hauts
toits rhénans en losange (“casques rhénans”) datent du XIIe
siècle. C’est également à cette époque que le toit plat
d’origine au-dessus du chœur et du transept a été remplacé
par une voûte d'arêtes. Dans la première moitié du XIIIe
siècle, les murs et les voûtes étaient décorés de fresques
somptueuses, dont le conservateur Ferdinand von Quast
écrivait au XIXe siècle : “Nous n’avons jamais
rencontré une telle maîtrise dans les peintures murales
allemandes”. Le nouveau cloître à l’Ouest de l’église date
du XIVe siècle.
Au fil des siècles, l’église Notre-Dame a subi de profonds
changements. Surtout, le plafond plat de la nef principale
a été remplacé par une voûte d’arêtes au XIVe
siècle. Au XVIe siècle, le baptistère est doté
d’une extrémité gothique à l’Est. En 1661, l’église a été
remaniée dans le style baroque, les peintures blanchies à
la chaux dans le respect de la simplicité protestante.
[...] »
Commentaires de ce texte
Nous ne sommes pas surpris de la phrase, « La
basilique à trois nefs a été (re)construite pendant
presque tout le XIIe siècle », alors que
dès le début il est dit que le monastère a été créé en 1005.
Il devait donc exister une église à cette date. Cependant il
faut savoir que, dans leur quasi totalité, les historiens de
l'art du Moyen-Âge refusent d'admettre qu'une église puisse
être antérieure à l'an mille … et ce déni s'étend même
jusqu'à l'an 1050. En conséquence, le discours est toujours
le même : « Il existait une église avant l'an 1050, … mais
ce n'est pas l'église que l'on voit … puisque l'église que
l'on voit est du XIIe siècle ... ».
Dans le cas présent, la justification s'est faite auparavant
: « Cependant,
selon des recherches récentes, les parties les plus
anciennes de l'église qui subsistent à ce jour, les
sous-sols de la façade ouest, datent d'après 1089..».
On doit tout d'abord se poser la question de savoir quelles
sont les données scientifiques qui permettent à l'auteur
d'affirmer sans émettre le moindre doute, d'une part, que
les sous -sols de la façade Ouest sont les parties les plus
anciennes de l'église, et, d'autre part, que leur datation
est postérieure à 1089, date très précise.
Admettons cependant que de telles données existent
concernant la date de 1089 et qu'elles soient conformes à la
réalité. Deux hypothèses sont possibles. Pour la première,
il faut savoir que, pour une église nouvelle, c'est le chœur
et la nef qui sont construits en premier. L'ouvrage Ouest –
c'est souvent le cas – constitue un ajout ultérieur. En
l’occurrence, il a pu y avoir un ajout, à l'église qui
existait en 1005, d'une façade Ouest, et ce, au XIIe
siècle. Une autre hypothèse est possible : contrairement à
la croyance des historiens selon laquelle les cryptes
seraient plus anciennes que les églises qui les surmontent,
nous pensons que pour la plupart d'entre elles, la création
est plus tardive. Dans ce cas, la crypte est aménagée à
l'intérieur d'une église construite auparavant par pose d'un
plancher horizontal et (ou) par creusement d'un sous-sol
(pour une faible profondeur afin d'éviter de fragiliser les
fondations). Il ne serait donc pas surprenant que l'on
trouve dans les sous-sols de la façade Ouest des restes
postérieurs à la construction de cette façade.
Mais nous ne devons pas chercher à épiloguer. C'est à
l'auteur du texte Internet d'apporter les preuves de ce
qu'il affirme.
Datation
À partir du plan de l'image
5 et des autres images, nous envisageons le
déroulement suivant :
– Au cours d'une première étape, on assiste à la
construction d'une église à nef à trois vaisseaux
charpentés. Le vaisseau central est porté par des piliers
rectangulaires de type R0000
et des arcs en plein cintre à un seul rouleau. Cette nef se
termine côté Est par trois absides situées en prolongement
des vaisseaux de la nef. Il n'y a pas de transept. Ces
éléments sont caractéristiques d'une église de haute
ancienneté.
– Lors d'une deuxième campagne de travaux, on décide de
construire un transept haut (de même hauteur que la nef) et
débordant. Probablement, le voûtement en voûtes d'arêtes de
ce transept est effectué lors de cette deuxième campagne
qui, selon nous, aurait été effectuée dans la seconde moitié
du XIIe siècle. Ce transept et les deux tourelles
d'escaliers auraient été construits en remplacement de trois
travées de nef, et ce, sans toucher aux trois absides.
– L'ouvrage Ouest aurait été construit lors d'une autre
campagne de travaux.
Datation envisagée pour
l'église Notre-Dame de Halberstadt (église primitive) : an
850 avec un écart de 150 ans.