L'abbatiale Saint-Pierre de Lesterps 

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Grâce à la visite de ce site par Alain et Anne-Marie Le Stang, en septembre 2020, nous pouvons compléter l'étude, initiée en juillet 2018, sur les monuments de Charente. La totalité des photographies de cette page a été réalisée par eux au cours de cette visite.

Les images 1, 2 et 3 - des plans pour les deux premières et une vue en perspective pour la troisième - montrent qu'il ne subsiste de l'église du XVIIesiècle que le clocher-porche et les trois premières travées côté Ouest (images 4 et 5).

Image 3 : Vue en perspective de l'abbaye de Lesterps entre 1657 et 1675. On repère sur l'image le clocher Ouest et 3 travées de nef, ouvrages subsistants. On repère aussi les ouvrages disparus, nettement plus élevés : une travée de nef, le transept, l’avant-chœur et le chevet à déambulatoire.


La tour-porche (images 5, 6, 7 , 8 et 9) se révèle d'un grand intérêt. Elle est du même style que celles d'Évaux-les-Bains et de Saint-Léonard-de-Noblat. Ces ouvrages, placés en général à l'Ouest des nefs, sont relativement rares. On les trouve dans des abbatiales. Ils ont tous la particularité d'être ouverts à la base (normal : ce sont des porches). Le rez-de-chaussée de ces tours était donc accessible à tous. Ce qui signifie que ces tours n'étaient pas des fortifications. Nous pensons qu'elles devaient servir de refuges pour les pèlerins, pour les miséreux, mais aussi pour ceux qui étaient poursuivis par la justice des hommes, comme le sont les ambassades aujourd'hui. Une pièce importante que, malheureusement, il est difficile de visiter devait être le premier étage (remarquer la hauteur de celui-ci). Dans plusieurs cas, ce premier étage était une chapelle. Dans le cas présent, le premier étage a été transformé en tribune ouvrant sur la nef (image 9). Nous pensons que toutes les tours-porches, de conceptions équivalentes, doivent être contemporaines. L’ambiguïté réside dans le mot «contemporaine» qui peut signifier «appartenir à la même période d'une durée de plusieurs siècles». Dans le cas présent, la période semble être longue. La tour-porche d'Évaux-les-Bains, que nous avons estimée nettement antérieure à l'an mille, doit être aussi antérieure à celle-ci. À Évaux-les-Bains, les arcs sont en plein cintre alors qu'ici ils sont soutenus pas le système chapiteau-tailloir. L'estimation de datation pour cette tour-porche est : l'an 975 avec un écart de 75 ans.


La nef (images 10, 11 et 12) est à trois vaisseaux. Les piliers porteurs du vaisseau central sont rectangulaires, de type R1111. Les arcs reliant les piliers sont doubles. Les supports de ces arcs sont des impostes et non le système chapiteaux-tailloirs que nous considérons comme plus récent. Il nous est difficile de savoir lequel des deux bâtiments est le plus ancien, la nef ou la tour-porche. Nous proposerons comme datation de la nef la même que celle de la tour-porche : l'an 975 avec un écart de 75 ans.

Les chapiteaux déposés des images 13, 14 et 15 proviennent certainement des corps de bâtiments détruits. Ceux de l'image 15 sont d'époque Renaissance.


Comme écrit ci-dessus, la datation envisagée pour l'abbatiale Saint-Pierre de Lesterps est : l'an 975 avec un écart de 75 ans.