Le duomo Santa Maria Assunta d'Ivrea
Selon la page du site Internet « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte », page
écrite en italien et traduite en français par un traducteur
automatique :
«
Période prédominante :
Xe
siècle.
Généralités : fondée
au IVe siècle, probablement sur le site d’un
temple dédié à Apollon, elle a été reconstruite aux
environs de l'an mille grâce à Warmondo (930-1011), évêque
d’Ivrea, selon un plan typique des bâtiments
carolingiens-ottoniens. De cette période, il y a quelques
vestiges du cloître du chapitre situé à l’arrière de la
cathédrale. L'édifice a été défiguré dans la seconde
moitié du XVIIIe siècle avec une façade
néoclassique (1854). De l’église d’origine, subsistent la
tour-lanterne octogonale, les deux clochers et la crypte.
L’intérieur a été entièrement remanié et présente un plan
en croix latine à trois nefs divisées par des piliers
flanqués de colonnes ; il est surmonté d’un dôme
elliptique à égale distance entre les deux façades. On
suppose qu’à la place de la façade actuelle, il pourrait y
avoir une autre abside opposée à celle préservée, selon
une structure typique de la culture ottonienne.
Extérieur :
tour-lanterne octogonale ornée au sommet d’une galerie
aveugle.
Intérieur : dans
le déambulatoire, élevé autour de l’abside, deux colonnes
romaines et un fragment de fresque, retouché, du XIIe
siècle.
Clocher : deux
clochers flanquent l'abside. Ils sont percés de fenêtres à
meneaux simples et doubles.
Crypte : du Xe
siècle, agrandie au XIIe siècle. Elle a des
traces de fresques des XIe et XIIe
siècles. L’abside, du Xe siècle, est très
simple, de style carolingien. Elle a aussi pour rôle de
supporter le poids des clochers. Plus élaborée est la
partie avant, du XIIe siècle, avec des colonnes
surmontées de chapiteaux tous différents comportant des
motifs végétaux et rarement des animaux. Les fresques très
détériorées ont un thème religieux de style roman tardif
et en partie gothique tardif. Dans la partie abside, se
trouve un autel votif de l’époque romaine. »
Nous n'avons pas visité ce monument. Les images ci-dessous
sont extraites d'Internet.
Le texte précédent est difficile à comprendre, faute de
disposer d'un plan. Fort heureusement, l'image par satellite
(image 5) permet
d'avoir une vue d'ensemble qui nous a fait réaliser que l'image 1 n'est pas
celle, très classique, d'une façade occidentale mais d'une
façade située à l'Est, c'est-à-dire disposée à l'inverse de
ce que nous connaissons habituellement. Et, par suite, les
deux clochers encadrant l'abside (images
2 et 3) ne sont pas à l'Est mais à l'Ouest. C'est
la même situation que celle que l'on voit dans des églises
du Nord de l'Europe : Trèves, Mayence, Worms, ancienne
église de Saint-Riquier (Somme). Comme il est dit dans le
texte, ces églises sont qualifiées de « carolingiennes » (IXe
siècle) ou « ottoniennes » (Xe siècle).
On remarque immédiatement que les clochers sont à «
arcatures lombardes ». L'attribution des ces clochers au
modèle « carolingien-ottonien », l'information « elle
a été reconstruite aux environs de l'an mille grâce à
Warmondo (930-1011 » - en fait cette information
est probablement issue d'un texte d'époque qu'il faudrait
retraduire et réinterpréter car la quasi-totalité des textes
ne font pas mention explicite de constructions ou de
reconstructions mais de simples allusions - sont autant
d'indices qui font remonter la date de l'invention des
arcatures lombardes, généralement attribuées au XIIe
siècle, rarement au XIe siècle… et ici au Xe
siècle. Nous-mêmes avons envisagé la date de la seconde
moitié du IXe siècle pour celles de
Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault/Occitanie/France).
L'intérieur de la nef est nettement baroque (image
4). Nous ne sommes pourtant pas certains du
caractère entièrement baroque de cet intérieur. Il est
possible que sous un emballage baroque, se cache
d'importants restes de l'édifice primitif.
La
crypte
C'est l'élément le plus intéressant de l'édifice. Elle est
probablement installée côté Ouest, sous les tours jumelles,
d'après l'allusion, « Elle
a aussi pour rôle de supporter le poids des clochers
». Nous ne pensons pas qu'elle date, comme il est écrit, du
Xe siècle. Elle aurait été construite plus tard,
au XIIe ou au XIIIe siècle, à
l'intérieur de l'église primitive du IXe ou Xe
siècle, comme l'on fait une mezzanine. Les images que nous
avons de cette crypte et le texte ci-joint, un peu ambigu, «
L’abside,
du Xe siècle, est très simple, de style
carolingien. Elle a aussi pour rôle de supporter le poids
des clochers. Plus élaborée est la partie avant, du XIIe
siècle, », nous conduisent à penser qu'il y a deux
parties de crypte ; l'une très simple qui serait située sous
les clochers et l'abside à l'Ouest, partie révélée par l'image 6 ; l'autre,
plus élaborée, révélée par les images
7 et 8, qui se situerait à l'Est de la première. Il
faut noter que l'image 8 met
en évidence une absidiole décorée d'une fresque. Cette
absidiole pourrait être un des restes de l'édifice primitif,
reste qui aurait été enterré avec la crypte.
Comme le prouvent les
images 6, 7 et 8, les bâtisseurs de cette crypte
ont utilisé divers matériaux (colonnes et chapiteaux) en
remploi. En fait, cette crypte constitue un petit musée
lapidaire. Chacun des chapiteaux que l'on a ici a une
histoire. Ces chapiteaux proviennent de divers monuments
anciens (et donc plus anciens que le XIIe
siècle). On y voit un masque animal (image
8), l'arbre de vie (images
9, 11, 13) des entrelacs (images
10, 12, 13), des feuillages (image
14).
Sur l'image 15, on peut voir un
couvercle de sarcophage romain. Nous avions initialement
pensé qu'au dessous de ce couvercle se trouvait une cuve de
sarcophage romain. Mais ce pourrait être l'autel votif dont
il est question ci-dessus.
À noter sur cette sculpture la représentation d'un triplet
(rectangle surmonté d'un triangle encadré par deux
demi-disques). Nous cherchons à comprendre le symbolisme de
cette représentation rencontrée à plusieurs reprises au
cours de nos recherches.
Datation
envisagée pour les deux clochers et les chapiteaux
de la crypte du duomo Santa Maria Assunta d'Ivrea : an 950
avec un écart de 100 ans.
À retenir : l'existence presque sûre d'une contre-abside.