Les cryptes Santa Maria degli Angeli et Santi Stefani de Vaste di Poggiardo
Nous étudions dans cette page deux églises souterraines de
Vaste di Poggiardo : la
crypte Santa Maria degli Angeli et la
crypte Santi Stefani.
La crypte Santa Maria degli Angeli de
Vaste di Poggiardo
Nous n'avons pas visité cette église souterraine. Les
images de 1 à 9 ci-dessous sont extraites
d'Internet.
Selon la
page du site Internet artepiu.info relative à cette
église (extraits) :
«
L'histoire veut que la crypte ait été créée par les moines
basiliens.
Très brièvement, on peut observer comment le Salento a
toujours été “grec” (au sens d'appartenance à l'Empire
romain d'Orient) jusqu'à la conquête normande. Ainsi,
peut-être plusieurs fois au cours des siècles, un flux de
moines adhérant aux principes de San Basilio se déplaça de
l'Est vers le Salento.
Ils étaient animés par le désir de propager leurs
croyances ou fuyaient certains des fléaux qui s’abattaient
sur leurs territoires de résidence (des guerres
arabo-byzantines aux persécutions iconoclastes). Et ils
étaient aussi traditionnellement des ermites. Ce n’est pas
un hasard si l’emplacement d’origine de la crypte était en
pleine campagne car elle préexistait à Poggiardo qui est
né dans la seconde moitié du XIe siècle.
De
plus, avec l’invasion de la Sicile par les Sarrasins
(827), un flux de Basiliens s’est déplacé de là vers la
péninsule, jusqu’au Salento.
Histoire : Ainsi, la
crypte de Santa Maria degli Angeli à Poggiardo est
utilisée comme lieu de culte de l’aube de l’an mille
jusqu’àu XVIe siècle.
Les
problèmes viennent avec la substitution du rite latin au
rite grec. En fait, dans le Salento, le rite grec était si
fortement enraciné que bien que son abandon officiel
remonte à 1583, il a perduré jusqu’au XVIIIe
siècle. Probablement cependant, c’est à ce moment-là que
le clergé de Poggiardo a choisi d’abandonner la crypte
trop byzantine. En fait, à côté d’elle, l’Église Mère (XIVe
siècle) avait surgi entre-temps et la crypte a fini par
être remplie de matériaux d’excavations.
Elle
a été trouvée accidentellement en 1929 avec ses fresques
endommagées mais toujours existantes. En 1975, elles ont
été détachées et restaurées et aujourd’hui, elles peuvent
être admirées dans une crypte reconstruite sur mesure et
placée à quelques dizaines de mètres de l’original.
Mais
revenons à l'histoire la plus ancienne. Au XIe
siècle, les Normands s’installèrent dans les Pouilles et
le Salento. Ils ont apporté à leurs yeux l'art de leurs
terres nordiques, des anciens Francs. La relation avec les
moines de rite grec est bonne (malgré les relations
étroites avec la papauté qui favorisent l’extension du
rite latin) et peut-être que leur contamination trouve de
la place dans ce saint Georges de Poggiardo particulier.
»
Au sujet du texte précédent, nous avons deux remarques à
formuler. La première concerne la phrase, « L'histoire
veut que la crypte ait été créée par les moines basiliens.
». Nous pensons que la crypte dont il est ici question n'est
pas Santa Maria degli Angeli, mais toute crypte en général.
La phrase devrait donc être interprêtée de la façon suivante
: « L’histoire
veut que la construction des cryptes ait été initiée par
les moines basiliens. ». La deuxième remarque
concerne le passage : « Au
XIe siècle, les Normands s’installèrent dans
les Pouilles et le Salento. Ils ont apporté à leurs yeux
l'art (roman) de
leurs terres nordiques, des anciens Francs. » Nous
pensons que l'auteur a voulu expliquer le fait que les
cryptes « basiliennes » ont été remplacées dans les Pouilles
par les grandes basiliques romanes par la présence des
Normands, créateurs d'un nouveau style. Nous pensons que
cette explication n'est pas convaincante. Tout d'abord, nous
avons constaté que l'art roman des Pouilles a très peu de
ressemblance avec l'art roman d'autres régions d'Europe, en
particulier celles du Nord de la France. Et lorsque certains
points de ressemblance existent, comme entre les grandes
églises de Bari et celles de Caen ou Notre-Dame de Jumièges,
l'antériorité est plutôt du côté des Pouilles. L'auteur du
texte oublie autre chose. Un monument, quel qu’il soit, est
le résultat de l'usage que l'on veut en faire. L'esthétique
est secondaire par rapport à cet objectif. L'architecture se
fait en fonction des besoins. Les cryptes basiliennes ont
été créées par des moines pour être plus proches de Dieu.
Les grandes églises romanes des Pouilles ont été construites
pour permettre de grands rassemblements de laïcs (des
pèlerins ou des croisés en partance pour la Terre Sainte ?).
Les images 2, 3, 4 et 6
seraient celles de l'intérieur de la crypte. Les fresques
qui la décoraient ont été déplacées (ou reproduites) dans
une salle située à proximité (images
1 et 5). Nous pensons que certaines de ces fresques
(Vierge à l'Enfant, images
7, 8, 9) sont contemporaines de la crypte. Celle-ci
serait antérieure à l'an mille : d'abord par son plan (nef à
trois vaisseaux avec trois absides en prolongement), ensuite
par la présence de blocs à l'entrée des absides, blocs qui
font penser à une clôture de chœur (image
4).
L'image 7 représente
un ange aux ailes détachées du corps. Il tient dans sa main
gauche un globe et avec sa main droite fait le signe de la «
main divine ».
Datation envisagée pour la crypte Santa Maria degli
Angeli de Vaste di Poggiardo : an 850 avec un écart de 150
ans.
La crypte
Santi Stefani de Vaste di Poggiardo
Nous n'avons pas visité cette église souterraine. Les images de 10 à 15
ci-après proviennent des galeries d'Internet.
Selon la
page du site Internet e-gargano.com relative à cette
église :
« Dans
le parc archéologique de Vaste, la nature conserve une
importante page d’histoire peinte à fresque sur les murs
de la crypte basilienne des saints Stefani, ainsi appelée
pour la triple représentation du saint à l’intérieur.
Entièrement creusée dans la roche avec trois nefs divisées
par des piliers à trois absides, la cavité abrite un riche
cycle de fresques datant de la fin du Xe
siècle jusqu’à la fin du XVe
siècle. Parmi les images les plus anciennes,
figurent les portraits de certains apôtres avec un cadre
monumental et solennel. La crypte a été utilisée comme
compartiment de séchage pour le tabac ; en fait, à environ
un mètre du sol actuel, les trous faits pour insérer les
cadres de la chaîne d’approvisionnement en tabac peuvent
être observés. »
Selon la page du site Internet Wikipédia relative à cette
église (extraits) :
« La
crypte basilienne de Santi Stefani, ainsi appelée parce
qu’il y a une triple représentation de Saint-Étienne,
remonte au XIe siècle. Elle a été obtenue
entièrement dans le banc de roche calcaire (tuf) et a une
façade principale avec trois entrées cintrées et une
façade latérale droite, sur laquelle une quatrième entrée
et quelques fenêtres s’ouvrent.
L’intérieur comporte trois nefs absidiales séparées par
quatre piliers quadrangulaires. Les parois latérales sont
ponctuées de niches régulières au profil incurvé. Les
restes du naos et
du bema,
ou les restes du mur qui séparait les fidèles du clergé et
des servants d’autel, suggèrent que le rite grec était
officié dans la crypte. D’un grand intérêt artistique est
le cycle de fresques qui peut être divisé en trois cycles
picturaux : le premier est datable entre le XIe
et le XIIIe siècles, le deuxième au XIVe
siècle et le troisième entre le XIVe et le XVIe
siècles. »
Ces deux textes sont un peu différents.
La fresque de l'image 11 présente
une Vierge à l'Enfant encadrée par deux anges aux ailes
séparées du corps. Sur celle de l'image
12, c'est
le Christ qui est encadré par deux anges. Nous ne sommes pas
suffisamment compétents pour dater ce type de fresque. Nous
observons seulement que les personnages se situent dans un
arrière- plan bichrome : au-dessus d'une ligne horizontale,
le ciel est symbolisé en bleu alors qu'en dessous, la terre
est de couleur ocre.
Une absidiole (image 14)
est décorée d'une scène énigmatique (image
15) : à gauche un personnage auréolé s'adresse à un
autre personnage (le Christ ?), aux bras levés, en attitude
d'orant.