Autres monuments de l’Eure susceptibles de dater du Ier millénaire
Les édifices décrits de cette page et la
suivante ont été identifiés comme pouvant dater du premier
millénaire. Mais rien n’est certain. Sur les trois églises
citées, deux ne nous sont connues que par quelques images
extraites d’Internet et, concernant la troisième,
Saint-Germain située près de Pont-Audemer, nous n’avons pu
la voir que de l’extérieur. Seule une visite approfondie
pourrait permettre une meilleure évaluation.
Les trois édifices étudiés dans cette page sont les suivants
: l’église
Saint-Georges de Fiquefleur-Équainville, l’église
Saint-Germain de Saint-Germain-Village (faubourg de
Pont-Audemer), l’église
Saint-Aubin de Boisney.
Il est selon nous important de constater la rareté des
monuments du département de l’Eure. Nous n’en connaissons
pas la raison.
L’église Saint-Georges de
Fiquefleur-Équainville
Les diverses images
de 1 à 6 extraites d’Internet ne nous ont pas
permis d’effectuer une analyse sérieuse de cette église,
mais d’en mesurer la complexité. Ainsi, nous ne sommes pas
capables à partir de ces images de positionner les divers
volumes dans l’espace, de situer la nef, le transept et le
chœur. Les arcs qui s’enchevêtrent ou se superposent (images 4 et 5), les
baies obturées (images 1,
2, et 3) témoignent des nombreuses transformations
subies qui ont affecté cet édifice. Certains chapiteaux sont
romans. Sur l'image 3,
on repère à la base du mur une porte obturée. L’ouverture
primitive était protégée par un linteau massif. Un arc de
décharge s’appuie sur les deux côtés du linteau. Nous avons
vu le même type de porte au palais de Dioclétien, à Split en
Croatie. Et aussi au palais du Prétoire à Tarragone. Ces
derniers monuments dateraient du IIIesiècle de
notre ère. La construction de ce type de porte ayant pu se
perpétuer durant plusieurs siècles, nous proposons pour
datation de celle-ci, et, en conséquence, de l’église
Saint-Georges, l’an 550 avec un écart de 200 ans.
L’église
Saint-Germain de Saint-Germain-Village (Pont-Audemer)
L’intérieur de cette église n’ayant pas été visité, nous devons nous contenter de l’examen extérieur. Notons tout d’abord que la façade occidentale (image 11) est typique des basiliques romaines qui n’avaient pas d’ouvrage occidental, hormis parfois un atrium. Cependant, cette façade apparaît trop parfaite, compte tenu de ce que nous observons sur les images 8 et 9. Sur ces images de la façade Sud, il apparaît que les fenêtres supérieures sont en partie obturées par le toit du collatéral Sud. Ce qui signifie que ce toit a été légèrement rehaussé. Les traces de ce rehaussement devrait se manifester sur la façade Ouest (image 11). Ce qui n’est pas le cas. Ceci signifie que cette façade a été reprise dans son ensemble à une époque indéterminée (fin du XIIesiècle ?).
Nous n’avons vu sur Internet qu’une
seule photographie de l’intérieur (image
15). Ce n’est qu’un chapiteau et nous ne sommes
même pas certains qu’il provienne de cet église. Nous
l’estimons préroman.
Datation envisagée pour l’église Saint-Germain : an 1000
avec un écart de 100 ans.
Église
Saint-Aubin de Boisney
Les trois photographies (images 16, 17 et 18) de l’église de Boisney ont
été extraites d’Internet. Elles ne permettent pas de
réaliser une analyse complète de cet édifice. Nous notons
seulement qu’elles mettent en évidence une nef à trois
vaisseaux (nous avons remarqué que les nefs de type
basilical à trois vaisseaux étaient préférées aux nefs
uniques durant le premier millénaire). Le transept, moins
large que la nef mais plus large que le vaisseau central,
pourrait bien être postérieur à la nef. Or, une belle
fenêtre romane orne le côté Sud de ce transept (image 17). Mais l’indice le plus important d’une
ancienneté est visible sur l'image
18 : le nef primitive devait être charpentée. On
ne voit pas les colonnes engagées, caractéristiques du
portement d’une voûte. Les arcs porteurs du mur gouttereau
du vaisseau central sont doubles (ou à double voussure).
Tous ces éléments sont caractéristiques d’une église, à
l’image de celle de Bernay (Eure), antérieure de peu à l’an
mille. Mais à la différence de Bernay, les arcs ne sont pas
portés par des chapiteaux, mais des impostes. Ce qui pour
nous signifie que cette église est aussi antérieure (de peu)
à Bernay.
Datation envisagée pour l’église Saint-Aubin : an 900 avec
un écart de 100 ans.