La chapelle Notre-Dame-de-Cahuzaguet à Saint-Grégoire 

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Cette chapelle était fermée au moment de notre visite et nous n'avons malheureusement pas obtenu d'image de l'intérieur. C'est regrettable car des images de l'intérieur peuvent permettre d'identifier plus facilement un bâtiment en vue d'une datation.

Les images de l'extérieur (fenêtres étroites et rares, parement fait de pierres grossièrement taillées) nous conduisent à envisager une construction rustique, peut-être préromane.


Datation envisagée pour la chapelle Notre-Dame-de-Cahuzaguet : an 1025 avec un écart supérieur à 100 ans.


Ajout de texte et d'images en mai 2024

Les images de 1 à 6 ci-dessus, ainsi que le texte qui les accompagne, ont été mis en ligne en mars 2020. Depuis cette date, nous n'étions pas intervenus sur cette page. Récemment, un de nos correspondants, Monsieur Olivier Dinh, nous a informé de la présence d'arcs outrepassés à l'intérieur de l'édifice. Après avoir consulté le site Internet du Centre Archéologique des Pays Albigeois, nous avons décidé de reprendre la rédaction de l'actuelle page.

L'image 7 d'un détail de la façade Sud permet de constater que la baie est protégée par un linteau échancré. Ce type de linteau est partiellement évidé dans sa partie inférieure afin de faire rentrer davantage de lumière. La baie qu'il protège n'est pas une meurtrière, à but défensif, mais un « jour ». Cette baie est témoin de l'ancienneté de l'édifice. À partir de l'époque romane, l'idée générale des bâtisseurs est d'éclairer l'intérieur des églises. En conséquence, on multiplie le nombre de fenêtres et on les élargit.

C'est exactement ce qui se passe ai niveau du chevet. Sur les images 4 et 9, on note la présence d'une fenêtre surmontée d'un arc brisé sur le mur Sud-Est de l'abside. Nous pensons que cette fenêtre n'existait pas à l'origine. Elle aurait été percée ultérieurement (le cas est assez fréquent). Par contre, il devait y avoir à l'origine sur cette abside une fenêtre axiale (image 10). Mais cette fenêtre a été obturée. L'image 11 montre ce qui s'est probablement passé. Le trait rouge est censé représenter la fenêtre d'origine qui était protégée, comme celle de l'image 7, par un linteau échancré. Nous pensons qu'elle a été d'abord élargie (trait bleu), étant toujours protégée par le linteau. Puis l'ensemble a été obstrué.

Il est assez difficile de repérer sur ces murs les traces de réfection ou de reprise de travaux. Voici ce que nous inspire l'image 12. Nous avons essayé de souligner par des traits de couleur ces traces sur l'image 13. Mais leur interprétation peut être sujette à débat. Nous conseillons donc au lecteur de revenir de temps en temps à l'image 12 pour se faire sa propre opinion.

Donc, sur cette image 13, le trait verticale bleu marque la séparation entre l’avant-chœur rectangulaire et le chœur semi-circulaire. On constate que ce trait vertical bleu partage en deux parties des séries de traits horizontaux rouges. On constate que, si sur la droite les traits sont droits, parallèles et réguliers, ils ne le sont pas (ou ils le sont moins) à gauche. D'où l'idée que la partie de gauche (semi-circulaire) aurait pu être reprise. Le trait vert, en oblique, marquerait une autre étape de travaux, peut-être contemporaine à la précédente. Cette fois-ci, ce serait la partie de gauche, entre le trait vert et le trait bleu, qui serait la plus ancienne. Enfin, le trait horizontal jaune qui séparerait deux étapes de travaux.

Nous en arrivons à l'image 14 de l'intérieur présentant à la fois l’avant-chœur et le chœur.

On y voit deux arcs nettement outrepassés. Le plus proche sépare la nef de l’avant-chœur. Le second, l’avant-chœur du chœur.

Lisons le texte édité par le Centre Archéologique des Pays Albigeois : « L’aspect remarquable car typique du roman méridional primitif tient en ces voûtes outrepassées. Pour dire plus simplement, l’arc qui ouvre l’abside est en forme de fer à cheval. Cet aspect tient à une maîtrise imparfaite de la technique de construction des voûtes. À noter que c’est aussi vrai pour le plan même du chevet. Tout porte à le croire mais sans relevé planimétrique, il est difficile de le démontrer. ».

Nous sommes d'accord avec les deux dernières phrases. Il arrive en effet très souvent que des arcs semi-circulaires outrepassés soient associés à des chevets à plan au sol, eux aussi semi-circulaires outrepassés. Nous pensons qu'il est nécessaire de réaliser un plan de l'édifice.

Nous sommes beaucoup moins d'accord avec la phrase « Cet aspect tient à une maîtrise imparfaite de la technique de construction des voûtes. », qui laisse penser que la forme de ces arcs outrepassés est involontaire. Nous sommes ici en présence d'une structure architecturale réalisée intentionnellement. Les arcs outrepassés auraient été inventés par les wisigoths et, plus tard, adoptés par les arabes. Il est certain que dans le cas présent, la structuré témoigne d'une certaine maladresse. Mais nous avons constaté dans certaines des images précédentes que cette église avait probablement subi diverses reprises de travaux. Il ne serait donc pas surprenant que des restaurations hâtives aient été faites avec des maladresses.

Terminons par l'image 15 d'un bénitier que nous estimons du XVe siècle. De section circulaire ou polygonale, il est inséré dans le mur. S'agit-il d'un bénitier ? ou de fonts baptismaux ? Nous n'avons pas étudié la question. Nous savons seulement que durant le Moyen-Âge, il n'y avait pas de bénitier mais des fonts baptismaux. Les bénitiers sont généralisés à partir du XVIIIe siècle. De quand l'introduction sur le plan local ?


Rectification de la datation compte tenu des nouvelles informations (fenêtres et portes obstruées, traces de réfections, arcs outrepassés)

Datation envisagée pour la chapelle Notre-Dame-de-Cahuzaguet : an 900 avec un écart supérieur à 100 ans.