Diverses églises du Puy-de-Dôme (page 4/5) 

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En ce qui concerne la page actuelle, les édifices ont été entièrement visités par nous, même si la visite en question s’est révélée rapide pour chacun (moins d’une heure). Cependant, l’étude de ces édifices ne rentre pas tout à fait dans le cadre que nous nous étions fixé au préalable : le premier millénaire, avec extension jusqu’à l’an 1100. Ces trois édifices seraient postérieurs à cette dernière date. Ils ont été introduits, car des détails architecturaux, des scènes historiées, des objets sculptés sont susceptibles d'être mis en relation avec d’autres éléments attribuables au premier millénaire.

Les trois édifices étudiés dans cette page sont : la basilique Saint-Amable de Riom, l’église Saint-Léger de Royat, l’église Saint-Hilaire de Saint-Hilaire-la-Croix.



La basilique Saint-Amable de Riom

La page du site Internet Wikipedia consacrée à cette église nous apprend ceci : « La Basilique Saint-Amable de Riom ... Modifiée au cours de l'histoire, elle a été construite en grande partie au XIIe siècle et au XIIIesiècle.

Les églises antérieures. Avant que l'église Saint-Amable soit érigée, il y eut deux églises :

Saint-Gervais et Saint-Protais : On ne connait pas la date de sa construction, mais on sait qu'elle a existé pendant la vie de Saint Amable (Vesiècle) et que c'est lui qui a décidé de la détruire pour construire l'église Saint-Bénigne au même emplacement.

Saint-Bénigne : Elle fut construite par Saint Amable au Vesiècle : elle devient une abbatiale en 1077 et fut détruite au XIIesiècle pour construire l'actuelle église Saint-Amable.

L'église actuelle commença à être érigée au troisième quart du XIIesiècle. ...

Elle est gravement endommagée par les forts séismes qui secouent la région en 1477 et 1490.
»

Ces renseignements sont à la fois précis, mais un peu contradictoires en ce qui concerne les datations. D’un côté, on nous dit que l’Église Saint-Bénigne a été détruite au XIIesiècle pour construire l’église actuelle (qui a donc été construite au XIIesiècle). D’un autre, on nous dit que l’église a été construite au troisième quart du XIIe siècle. Il n’y a certes pas contradiction, mais une précision quatre fois plus forte. Ce qui est quand même très important. Remarquons aussi que les auteurs de ces estimations de datation n’ont pas donné leurs sources.

Le plan de l'image 1 nous apprend que la nef de l’église primitive devait être à trois vaisseaux. Les piliers étaient de type R1110. Les arcs reliant les piliers étaient doubles et, sans doute, légèrement brisés. Nous pensons que le voûtement du vaisseau central n’était pas prévu. La nef aurait été voûtée ultérieurement en berceau brisé sans doubleaux. Pour permettre l’équilibre de la construction, les murs auraient été abaissés. Ce qui aurait entraîné l’obturation des fenêtres de la partie supérieure (images 3 et 4). Les chapiteaux très sobres (image 5) ne permettent pas d’obtenir une datation.

Nous avons photographié une sculpture intéressante déposée dans la nef. Il s’agit d’un linteau de porte en bâtière (image 6). Le thème représenté : un oiseau et un lion picorant un Arbre de Vie est très originale (inversement, on a fréquemment deux oiseaux opposés ou deux lions opposés). Nous estimons que ce type de linteau est préroman. Aurait-il apparenu à l’église Saint-Bénigne datée du Vesiècle ? Si tel était le cas, cela remettrait en question notre propre datation des linteaux en bâtière que nous datons de l’an 800 avec un écart de plus de 200 ans.


Datation envisagée
pour la nef de la basilique Saint-Amable de Riom : an 1050 avec un écart estimé de 100 ans.






L’église Saint-Léger de Royat

La page du site Internet Wikipedia consacrée à cette église nous apprend ceci : « ... église fortifiée du XIesiècle. Elle était l'un des prieurés les plus importants de l’abbaye de Mozac. ».

Ces informations sont très peu explicites. Nous n’en avons pas trouvé d’autre. Nous aimerions savoir à partir de quels documents l’auteur a pu déterminer que cette église datait du XIesiècle, alors que tant d’autres la dateraient du XIIe, voire du XIIIesiècle. D’ailleurs, nous-mêmes ne voyons dans ces images de 7 à 15 rien qui permette d’affirmer que cette église remonte à cette période. Nous pensons donc que l’auteur a du avoir en main des documents lui permettant d’affirmer que cette église datait du XIesiècle.

La croix pattée au faîte du pignon de la façade Ouest (image 8) a été vue à plusieurs reprises dans les pages précédentes. Dans ces pages, nous avions émis des doutes sur l’ancienneté de ce type de sculpture. La façade actuelle, résultat d’une restauration récente (XIXe, XXe siècles), confirme cette impression.

L’église est à nef unique (image 9). Les chapiteaux des images 10 et 11 s’apparentent plus, par la finesse de la sculpture, à des chapiteaux gothiques qu’à des chapiteaux romans. Ils pourraient être datés de la seconde moitié du XIIesiècle.

Les fonts baptismaux (image 12) leur sont contemporains.

L'image 13 est celle de l’abside principale. Le chœur qu’elle contient a été surélevé. À l’étage inférieur, on retrouve la crypte (image 15). Mais l’aménagement a pu se faire en toute période à partir de l’an mille.

Le seul élément qui pourrait faire envisager une datation plus ancienne que le douzième siècle est l’imposte située à gauche sur l'image 14. C’est une imposte à chanfrein vers l’intrados. Ce type d’imposte a été rencontré à plusieurs reprises dans des églises d’Auvergne estimées préromanes. Mais cette observation n’est pas suffisante pour modifier notre estimation de datation.


Datation envisagée
pour l’église Saint-Léger de Royat : an 1175 avec un écart estimé de 50 ans.






L’église Saint-Hilaire de Saint-Hilaire-la-Croix

La page du site Internet Wikipedia consacrée à cette église nous apprend ceci : « L’église Saint-Hilaire, église romane du XIIe siècle : le portail Nord avec ses deux piliers cannelés de style bourguignon, ses huit colonnes, son tympan polylobé et une archivolte extérieure sculptée de palmettes et de sept personnages dont Marie-Madeleine, patronne du prieuré. La porte Sud donne dans la cour du prieuré. Elle est surmontée d’un tympan plein cintre représentant le repas de Jésus chez Simon le Pharisien avec Marie-Madeleine au pied de Jésus. À l’intérieur de l’église, se remarquent de beaux chapiteaux à la croisée du transept, dont le plus célèbre, la danseuse et le joueur de viole.

Une statue de Sainte Marie-Madeleine se trouve dans une niche vitrée et éclairée sur le bas-côté droit. Elle date du début du XVIe siècle.

Le prieuré du Lac-Rouge ou Lac-Roy, qui, par déformation, donnera La-Croix : l’acte de fondation du prieuré remonte à 1128. De l’édifice initial, subsistent : le pignon Ouest, les murs latéraux de la nef et certains murs du transept. Le chevet, les absidioles et l’intérieur de la nef ont été rebâtis à la fin du XIIe siècle. Le portail Nord et la partie Sud ont pris place dans les anciens murs latéraux également à la fin du XIIe siècle. L’ensemble des sculptures est de la même époque
. »


Les renseignements obtenus sur Internet sont cette fois-ci relativement nombreux et importants.

Les images 16, 17, 18 et 21 de l’extérieur de cette église ne nous apprennent guère concernant sa datation. Par contre, l'image 19 nous révèle une porte romane, qui selon nous, doit dater du XIIesiècle. Remarquer le décor de l’architrave supérieure (image 20).


Sur l'image 21 de la façade Sud, on peut voir la porte dont le site Internet donne une description (image 22). Le thème représenté sur le tympan est le repas chez Simon. On y voit Jésus dont la tête est entourée du nimbe crucifère. À ses pieds, Sainte Marie-Madeleine est représentée allongée, tournant la tête vers nous.

La nef est à trois vaisseaux. Les piliers sont de type R1111. Les arcs reliant ces piliers sont doubles et brisés. Ceci signifie que cette partie, quasi gothique, doit être postérieure à l’an 1175.

Il est dommage que nous n’ayons pas un plan de l’édifice. Il nous semble en effet que les collatéraux sont très étroits ( image 27). Et le passage entre le transept et ces collatéraux est encore plus étroit (images 25 et 26 ). L’étroitesse des collatéraux peut être un signe d’ancienneté.


Le chapiteau de l'image 34 est celui de la danseuse et du joueur de viole. Celui de l'image 35 représente la scène désormais classique des « Oiseaux au canthare ». Mais un peu différemment de ce que l’on connaît : deux personnages (des anges ?) jettent un aliment dans le calice. On retrouve le même chapiteau sur une portion de pilier assise sur un culot (image 36). Nous estimons que cette méthode de pose de chapiteau est postérieure à l’an 1200. On retrouve la même disposition sur l'image 37.

La statue de l'image 39 est celle de Sainte Marie-Madeleine. Une question : comment se fait-il qu’une église dédiée à Sainte Marie-Madeleine devienne dédiée à Saint Hilaire ?


Datation envisagée
pour l’église Saint-Hilaire de Saint-Hilaire-la-Croix : an 1200 avec un écart estimé de 75 ans.