La piève Sant'Agata de Sant'Agata di Mugello 

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Nous n'avons pas visité cette église. La plupart des images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

L'édifice est documenté à partir de 984, mais il se peut qu’il ait été construit sur une église plus ancienne, comme l’indiquent les vestiges d’un bâtiment antérieur datant du IVe-Ve siècle sous l’étage actuel. L’église a été reconstruite au XIIe siècle, peut-être au milieu du siècle, comme on peut le déduire de la date de 1175 gravée sur l’un des miroirs de l’ancienne chaire, et correspond à celle actuelle. En 1542, elle subit le premier fort tremblement de terre qui affecta particulièrement le clocher, suivi d’un second en 1611, qui fut suivi de restaurations et de modifications.
[...]

Description : Intérieur

L’intérieur, divisé en trois nefs, se termine par une
scarsella quadrangulaire (petite abside de plan rectangulaire ou carré qui fait saillie à l’extérieur de la structure principale) flanquée de deux chapelles. Ce qui n’est pas fréquent dans ce type d’église, c’est le grand toit particulier avec des fermes en bois, qui repose directement sur les piliers, donnant une impression de grande spatialité à l’environnement. À la base des autels principaux de la nef et des absides, une partie de la décoration médiévale datant de la fin du XIIe siècle est conservée, constituée de panneaux de marbre incrustés de motifs en arc et d'amphores. D’autres fragments de mobilier médiéval sont retrouvés dispersés dans différentes parties de l’église. [...] Également sur la contre-façade, mais à gauche, se trouve l’enceinte des fonts baptismaux formée de panneaux de marbre portant la date de 1175 et qui proviennent également de la chaire du XIIe siècle ; les sept miroirs qui subsistent, encadrés par un cadre en marbre, sont finement sculptés dans des palmettes et décorés d’incrustations de marbre vert de Prato et de calcaire blanc. Le télamon (statue supportant une corniche ou un entablement (atlante)) représentant saint Marc l’évangéliste faisait également partie du même complexe, qui avait sa maquette dans l’ambon de la basilique de San Miniato al Monte.


Commentaires divers

Dans notre recherche sur des édifices susceptibles d'être antérieurs à l'an mille, nous avons parfois des déconvenues. C'est un peu ce qui s'est passé dans l'étude de cette église. Nous fiant au plan de l'image 5 faisant apparaître certains des éléments caractéristiques d'une basilique paléochrétienne (nef à trois vaisseaux à colonnes cylindriques), nous l'avions sélectionnée parmi d'autres. Cependant l'image 6 ne correspond pas à nos attentes ; les colonnes cylindriques sont trop hautes : dans une nef à trois vaisseaux d'une basilique paléochrétienne, le vaisseau central est surhaussé par rapport aux collatéraux. Les piliers supportent non seulement le toit mais aussi les murs gouttereaux du vaisseau central et les arcs qui les portent. Si ces piliers sont trop hauts, il y a déséquilibre de l'ensemble et risque d'effondrement. À l'inverse, des piliers hauts comme ici peuvent aider à supporter un toit. Cet aménagement n'a pu se faire que tardivement, à la Renaissance ou à la période baroque. Et on ne sait rien de ce que pouvait être l'église au XIIe siècle.

Il reste cependant à examiner quelques décors.

Image 2 : Décor en marquèterie de marbre de la façade Nord. La polychromie en damier existe sur certaines églises d'Auvergne mais pas comme ici sur des petits panneaux. Il est possible que ce panneau soit issu d'une pièce de mobilier liturgique.

Image 3 : Linteau et lunette du portail Ouest. Sur le linteau, décor d'entrelacs carolingiens.

Image 4 : Linteau, tympan et archivolte d'une porte non identifiée. On note la polychromie due à l'utilisation de basalte pour l'archivolte. Par comparaison avec d'autres décors de polychromie de basalte en Languedoc ou en Auvergne, nous datons cela des environs de l'an mille. Nous découvrons pour la première fois le décor de bosses qui, assez étonnamment, couvre non seulement le linteau mais aussi le tympan. Les bosses, portions de sphères pourraient représenter des objets célestes. Mais rien n'est sûr et nous sommes en attente d'éclaircissements.

Images 7,8, 9, 10 : Les fonts baptismaux. Ils sont entourés par une clôture faite de grands panneaux rectangulaires de marquèterie de marbres colorés. Ce décor est tout à fait analogue à celui vu à l'église San Miniato al Monte de Florence. La date de 1175 que l'on a ici confirme celle que nous avions envisagée pour San Miniato (fin du XIIe siècle).

Image 11 : Cette pièce est le soubassement du reliquaire de Sainte Agathe. À comparer avec la phrase « À la base des autels principaux de la nef et des absides, une partie de la décoration médiévale datant de la fin du XIIe siècle est conservée, constituée de panneaux de marbre incrustés de motifs en arc et d'amphores. ». On retrouve là un décor d'arcades qui, selon nous, pourraient symboliser les portes d'entrée au Ciel. Sous les arcs, les pots ou aiguières semblent être d'inspiration musulmane.

Image 12 : Avant de lire le texte ci-dessus, nous ne connaissions pas le mot « télamon » qui désigne cette statuette qui devait être placée sous le pupitre d'un ambon, comme on le voit sur celui de San Miniato de Florence.


Datation

Nous ne disposons pas d'argument suffisamment convaincant permettant d'avancer une datation antérieure au XIIe siècle. Aussi :

Datation envisagée pour la piève Sant'Agata de Sant'Agata di Mugello : an 1150 avec un écart de 50 ans.