Animaux adossés - Animaux affrontés
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Il faut tout d’abord dire que l’attention que nous apportons
aux thèmes iconographiques est relativement récente. Et
encore plus récente celle que nous apportons au thème
particulier des animaux affrontés ou adossés.
Il y a à cela plusieurs raisons. La première d’entre elles
tient du fait que, lorsque nous avons démarré nos
recherches, nous avons commencé par l’étude de
l’architecture des édifices. Cette étude est loin d’être
terminée. Cependant, nous n’avons rien vu jusqu’à présent
qui apporterait une contradiction flagrante aux idées
générales que nous avons exprimées. Nous avons donc au début
un peu négligé les représentations iconographiques. À cela
s’ajoutaient divers problèmes conjecturels : les
représentations iconographiques les plus intéressantes sont
sur les chapiteaux situés à l’intérieur des églises qui ne
sont pas toujours accessibles au public ; ces chapiteaux
situés en des endroits élevés et peu éclairés sont souvent
difficiles à repérer et à identifier ; nous n’avons pas
toujours pu disposer du matériel adéquat permettant de les
photographier dans de bonnes conditions : pied d’appareil
photographique, zoom puissant.
Mais la principale des raisons est la suivante : jusqu’à une
date récente, nous n’avions trouvé aucune interprétation
réellement valable de ces images. Nous commençons seulement
à envisager des hypothèses de travail, hypothèses que nous
exprimerons sur une page prochaine intitulée « Conclusions
provisoires sur l’interprétation des images ».
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Image 1
Abbatiale Sainte-Marie de Cruas (Ardèche).
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Image 2
Abbatiale Sainte-Marie de Cruas (Ardèche).
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Image 3
Église de Quintanilla de las Viñas (Castille-Espagne).
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Image 4
Église de Quintanilla de las Viñas
(Castille-Espagne).
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Image 5
Église Saint-Martin de Mondoñedo
(Galice-Espagne).
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Image 6
Tour de Charroux (Vienne).
Ajoutons à ce qui vient d’être dit plus
haut que nous avons parfois considéré que la présence sur
des chapiteaux d’animaux adossés ou affronté, pouvait être
considérée comme accessoire, un simple élément de décor, au
même titre que nombre de représentations de végétaux. En
conséquence, nous avons accordé plus d’attention aux
chapiteaux, dits historiés, représentant des humains dans
des scènes ou attitudes souvent incompréhensibles.
Autre remarque : bien souvent, ces représentations d’animaux
adossés ou affrontés sont désignées comme étant « romanes ».
C’est-à-dire, datant du XIeou du
XIIesiècle.
Les images 1 et 2 de
deux chapiteaux de Cruas témoignent d’un archaïsme bien
antérieur à la période romane. Il en est de même pour les
bas-reliefs de Quintanilla de las Viñas, datés du VIIesiècle
(images 3 et 4).
Le chapiteau de Saint-Martin de Mondoñedo présente des
éléments que nous estimons préromans : entrelacs, mais
surtout représentation d’une femme aux seins nus encadrée
par deux lions (image 5). De même, nous estimons que les chapiteaux de la
tour de Charroux (image
6) sont eux aussi préromans (VIIIesiècle
?).
Nous pouvons voir sur ces deux dernières images une
représentation très particulière : deux lions affrontés,
chacun situé sur une face de chapiteau. Leurs têtes se
réunissent en une seule à l’angle des deux faces. La tête
unique semble dévorer un personnage ou une tête humaine.
C’est en tout cas ce qui se passe concernant l'image
5. Nous pensons cependant que, concernant cette image 5, mais aussi
beaucoup d’autres images analogues, la tête de lion est plus
protectrice que dévorante. En tout cas, la femme « dévorée »
par les lions ne semble nullement effrayée.
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Image 7
Église Sainte-Colombe de Siurana
(Catalogne-Espagne).
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Image 8
Église Sainte-Colombe de Siurana
(Catalogne-Espagne).
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Image 9
Église Saint-Jacques-le-Majeur de Lanobre (Cantal).
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Image 10
Basilique Notre-Dame des Miracles
de Mauriac (Cantal).
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Image 11
Église Saint-Désiré de Saint-Désiré (Allier).
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Image 12
Église Saint-Martin de Tollevast (Manche).
Le tympan de l'image
7 représente le Christ en Croix entouré de 8
apôtres (datation estimée du Xesiècle). On y
voit, face à face, deux lions à tête humaine.
Un chapiteau de la même église (image
8) représente deux lions affrontés dont la tête
unique « protège » un personnage aux bras levés.
Représentation analogue à celle de l'image
5.
Le chapiteau de Lanobre (image
9) montre deux lions affrontés. Remarquer la
croix pattée sur le corps d’un des deux lions.
Les chapiteaux des images
10, 11 et 12 représentant des variantes de la
formule : « animaux adossés - animaux affrontés ». En
particulier, le chapiteau de l'image
10 montrant, non deux animaux mais trois : deux
lions encadrant ce qui semble être un agneau.
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Image 13
Église Sainte-Colombe de Chef-du-Pont (Manche).
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Image 14
Église Notre-Dame d’Autheuil (Orne).
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Image 15
Église Saint-Pierre-de-Buzet (Lot-et-Garonne).
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Image 16
Abbatiale Sainte-Marie de Bénévent-l’Abbaye (Creuse).
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Image 17
Église Saint-Vincent de Mont-Saint-Vincent
(Saône-et-Loire).
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Image 18
Église Saint-Gengoux de Saint Gengoux-le-National (Saône-et-Loire).
Sur l'image
13, les
deux lions sont affrontés ; sur l'image
14, les
animaux sont adossés. Sur l'image
15, ce ne
sont pas des lions, mais des oiseaux qui sont affrontés. Et
il ne s’agit pas de la représentation que nous avons appelée
les « oiseaux au canthare », puisqu’on ne voit pas de vase
entre les deux oiseaux.
Sur l'image 16, on voit deux lions de
part et d’autre du chapiteau. Mais entre les deux, une sorte
de mammifère (doté de jambes humaines ?) lèche un des deux
lions. Les deux dernières images
17 et 18 sont celles de chapiteaux que l’on peut
qualifier de « romans ». Nous ne sommes pourtant pas
certains que ces chapiteaux soient postérieurs à l’an mille.
Carte interactive des monuments de France et d'Espagne
comportant un décor d'animaux adossés ou affrontés
Présence du décor « Animaux adossés »
Présence du décor « Animaux affrontés »
Région non encore étudiée