Étude statistique sur les nefs à un seul vaisseau (au 1/3/2025)
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Juin 2022, 1
Septembre 2022, 1
Décembre 2022, 1
Mars 2023, 1
Juin 2023,
1
Septembre 2023, 1
Décembre 2023, 1
Mars 2024, 1
Juin 2024, 1
Septembre 2024, et 1
Décembre 2024 sont également disponibles.
Dans une des pages de ce chapitre intitulée « Étude
statistique sur les nefs triples en vue d’une datation (page
1/4) », nous avons publié deux cartes interactives
concernant l’Europe et la France. Sur ces cartes
interactives, sont localisées les nefs à un, deux et trois
vaisseaux, ainsi que les nefs à plan centré. Ces cartes sont
réactualisées régulièrement. Nous vous invitons à les
consulter.
Commentaires
sur la carte interactive n° 1 : Monde (Europe et
Méditerranée), types de nefs
À la date du 1 Mars 3025, environ 2810
monuments ont été identifiés comme étant susceptibles de
dater du premier millénaire. Sur ces 2810
monuments, 2576 ont fait l’objet d’une étude
sur notre site. Parmi ces 2576 monuments, 645
sont des nefs orientées à 1 vaisseau, 20 des nefs
orientées à 2 vaisseaux, 1530 des nefs orientées à 3
vaisseaux ou plus, 238 des nefs à plan centré, 143
des monuments de type indéterminé.
Nous allons d’emblée écarter les 143 monuments de
type indéterminé qui ne peuvent être considérés comme des
nefs d’églises. Il reste 2433 monuments
correspondant à des nefs. Parmi ces 2433 nefs, 238,
soit 9,8% sont des nefs à plan centré.
Sur ces 2433 églises, 645 (soit 26,5%),
sont à nef unique. Le reste est formé d’églises orientées à
plusieurs vaisseaux ou de nefs à plan centré.
À la date du 1 Mars 3025, sur 1349 monuments ayant fait l’objet d’une étude dans notre site, 471 sont des nefs orientées à 1 vaisseau, 10 des nefs orientées à 2 vaisseaux, 701 des nefs orientées à 3 vaisseaux ou plus, 41 des nefs à plan centré, 126 des monuments de type indéterminé.
Si on effectue les mêmes opérations que précédemment, on écarte les monuments de type indéterminé. Il reste 1223 églises.
Sur ces 1223 églises, 471 (soit 38,5%), sont à nef unique.
Sur la carte interactive, on constate que la densité de drapeaux verts (nefs à 1 vaisseau) semble plus importante au Sud de la France, sur les contrées bordant le Golfe du Lion. Peut-être y a-t-il là une cause structurelle indépendante de la répartition réelle : nous habitons dans cette région et en conséquence, nous la connaissons mieux que d’autres régions et sommes mieux à même de connaître des églises ignorées. Cependant, il semble bien que cette région possède plus que d’autres des églises à nef unique. En particulier, des églises à chevet plat. Ce sont des églises à nef unique situées principalement hors des villes.
Nous avons ajouté ci-dessous les graphes des statistiques indiquées plus haut (images 3 et 4).
Nous avons représenté dans cette
page quelques unes de ces églises à nef unique. Notre
objectif est d’arriver à dater ces églises. Mais cette
datation s’avère très difficile. Beaucoup plus difficile que
celle des nefs à trois vaisseaux. Car, entre une nef unique
datable du VIesiècle et une autre du XIIesiècle,
il y a très peu de différences architecturales. On peut
certes différencier les églises charpentées et les églises
voûtées. Mais on ne peut pas déduire du fait qu’une église
est voûtée qu’elle est postérieure à l’an mille (nous
estimons que le voûtement des nefs est globalement
postérieur à l’an mille). En effet, cette église a pu être
voûtée bien après la construction initiale. Et les traces de
ces voûtements tardifs peuvent être difficiles à découvrir.
Les images 5, 6 et 7 sont
celles d’églises à chevet plat. Nous estimons que ces
églises sont antérieures à l’an mille, à cause de l’absence
de voûtes, mais jusqu’à présent nous ne savons pas de
combien de temps : 1 siècle ? 5 siècles ?
Les images 8 et 13 sont
celles d’églises à arcatures lombardes, qui sont selon nous
postérieures aux églises à chevet carré. Mais les arcatures
lombardes existent aussi pour des nefs à trois vaisseaux.
En résumé, nous sommes obligés d’avouer notre ignorance en
ce qui concerne ces églises à nef unique. Les recherches
continuent en espérant que la situation finira par se
débloquer. Une des pistes pourrait se trouver dans le décor
des églises et dans l’iconographie.
Lorsque nous avons écrit pour la première fois en Décembre 2018 la présente page, page depuis réactualisée à chaque trimestre, nous basions notre étude sur 290 monuments à nef unique, dont 234 pour la seule France. À ce jour, l'étude porte sur 645 monuments à nef unique (soit 2,2 fois plus), dont 471 pour la seule France (soit 2 fois plus).
Malgré cette notable augmentation, nous en sommes toujours au même point, c'est-à-dire incapables d'envisager une datation. La variété de ces nefs est importante. Certaines sont de très petits oratoires. Leur construction a pu se développer pendant plusieurs siècles sans différences notables entre elles. Leur datation ne peut se faire que cas par cas, en utilisant des éléments caractéristiques annexes : plan du sanctuaire, forme et composantes de l'arc triomphal, forme et localisation des baies, trouvailles archéologiques (monnaies, sépultures). Il s'agit là d'éléments caractéristiques que nous n'arrivons pas encore à totalement identifier.
Ajouts au 1 Mars 2025
Nous ajoutons à cette page deux nouvelles cartes permettant de visualiser la répartition géographique des monuments à nef unique, ainsi que leur datation que nous avons estimée. La première carte (image 15) concerne le monde méditerranéen :
Ces cartes des images 15 et 16 permettent de compléter l'information sans pour autant résoudre le problème de datation. Nous constatons d'abord que ces deux cartes confirment l'idée selon laquelle il y aurait moins d'édifices à nef unique et anciens (antérieurs à l'an 1200) à l'Est de l'Europe qu'à l'Ouest. On constate que même la France est coupée en deux.
On ne doit cependant pas faire de déductions trop hâtives. Le plus grand nombre d'édifices à nef unique en Europe de l'Ouest peut éventuellement s'expliquer par des raisons conjoncturelles (une meilleure expertise des historiens locaux en matière d'architecture, de plus grandes ressources en archives). Il nous semble cependant que, s'il y avait plus d'églises à nef unique en Europe de l'Est, certains indices nous auraient permis de les découvrir. Nous avons en effet constaté qu'en Europe de l'Ouest, les églises à nef unique étaient, soit des petites chapelles à chevet carré, probablement d'origine wisigothique, soit des églises postérieures à l'an mille, soit des églises à nefs triples à l'origine, devenues uniques par suppression des collatéraux. Dans ce dernier cas, nous les avons identifiées comme triples, mais il est fort possible que nous n'ayons pas identifié cette transformation. Toujours en Europe de l'Ouest, nous avons pu vérifier l'ancienneté de ces églises (sans toutefois la préciser) par des indices concrets : éléments d'architecture comme, par exemple, des arcatures lombardes, des décors sculptés, etc. Or, en Europe de l'Est, nous n'avons pas vu de tels indices. Ainsi, par exemple, nous avons eu l'occasion de voir, grâce au site Internet « Trésors Romans », des décors sculptés déposés sur des murs d'églises, mais qui étaient souvent des bas-reliefs romains, et non romans. Nous sommes obligés de constater qu'il existe peu de sculptures romanes en Europe de l'Est. En conséquence, la rareté des nefs uniques dans cette zone géographique peut s'expliquer par une absence de construction d'églises durant la période romane.