L’église ancienne Santa Maria Assunta de Villeneuve
L'étude de l’église
ancienne Santa Maria Assunta de Villeneuve est suivie
de paragraphes de conclusions
sur les monuments de la Vallée d’Aoste.
L’église
ancienne Santa Maria Assunta de Villeneuve
Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette
page ont été recueillies sur Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire et intérêt
artistique
C’est l’une des plus anciennes églises de la Vallée
d’Aoste, datant probablement du deuxième quart du XIe
siècle, et mentionnée pour la première fois, en tant qu’ecclesia
dans
une bulle papale de 1184, incluse parmi les dépendances de
la collégiale de Saint-Ours d’Aoste. Le titre d’ecclesia
nous laisse penser qu’elle servait déjà d’église
paroissiale à cette époque.
L’église
a subi des interventions au fil du temps qui ont changé
son aspect original typique. L’église romane avait la
façade saillante typique que l’on peut encore observer,
malgré la présence d’un haut portique qui a modifié son
apparence. Cette structure posée sur la façade date du
début du XVe siècle : elle se compose d’un
corps prismatique à base quadrangulaire ouverte sur
l’extérieur par trois arcs et surmontée d’un second étage
(appelé "paradis") qui atteint presque le sommet du toit.
Observée
du côté oriental, elle présente trois absides sans
éléments décoratifs. L’intérieur a conservé la structure à
trois nefs fermées par autant d’absides. Les bas-côtés ont
un toit en berceau inhabituel, tandis que la nef centrale
a des voûtes croisées datant de la fin du XVe
siècle. La petite crypte du XIe siècle a été
conservée sous le presbytère surélevé : elle a la forme
d’un hémicycle et se compose de six voûtes croisées à
nervures reposant sur deux colonnes trapues sans
chapiteaux.
Le clocher datant du XIIe siècle se dresse sur
la nef Nord et présente une élégance remarquable en vertu
des arcs suspendus qui marquent les différents étages
progressivement éclairés par des fenêtres à une, double,
et triple lancette. »
Commentaires divers
À remarquer qu’il y a dans cette localité deux églises
consacrées à Notre-Dame de l’Assomption. Celle-ci est la
plus ancienne des deux, l’autre a été construite à l’époque
baroque. Dans une des pages précédentes décrivant l’église
de Morgex, nous avons rappelé l’importance de la dédicace à
Notre-Dame-de-l’Assomption et expliqué les raisons de cette
importance. Nous avons, dans le cas présent, une
confirmation de cette importance. Lorsqu’il a été décidé
durant la période baroque de remplacer une église vétuste
par une nouvelle, on a conservé le nom de l’église ancienne
afin de bien montrer qu’elle était l’église-mère des autres
églises du secteur. Un autre indice de cette importance est
l’existence de fonts baptismaux (image
9). Il s’agit d’une grande cuve baptismale utilisée
pour le baptême par infusion. Nous l’estimons antérieure à
l’an mille mais nous manquons de critères de comparaison
permettant de préciser sa date. Un masque humain se détache
sur la face avant. Il devait y en avoir un à chaque
direction. Ces quatre têtes humaines pourraient symboliser
les quatre fleuves du Paradis. Cette cuve est endommagée
dans sa partie inférieure mais on distingue des arcades qui
pourraient symboliser les portes d’accès à la Jérusalem
Céleste.
On retrouve dans cette église les traits caractéristiques
d’une basilique héritée des premières basiliques romaines :
nef à trois vaisseaux charpentés (il est manifeste que les
voûtes gothiques du vaisseau principal ont été installées
ultérieurement : images 6
et 7), vaisseau principal surhaussé par rapport aux
collatéraux, vaisseau central porté par des piliers à
section rectangulaire. On décèle cependant quelques défauts
dans cette analyse. Ainsi, le collatéral Nord est un peu
plus élevé que le collatéral,Sud. Si bien qu’il n’y a pas de
fenêtre supérieure côté Nord (image
7), alors qu’il en existe côté Sud (image
6). Autre remarque : d’après l’image par satellite
(image 4), il
semblerait qu’il y ait une absidiole dans le prolongement du
collatéral Sud. Ce qui permettrait de ranger ce type
d’églises parmi celles à nefs à trois vaisseaux avec trois
absides semi-circulaires dans le prolongement des vaisseaux.
Remarquons enfin le beau clocher décoré d’arcatures
lombardes qui permettent d’estimer sa datation : an 1075
avec un écart de 50 ans.
Datation envisagée pour
l'ancienne église Santa Maria Assunta de Villeneuve : an 850
avec un écart de 150 ans.
Conclusions
sur les monuments de la Vallée d’Aoste
Nous avons abordé dans les
paragraphes de conclusions sur les monuments du Trentin
la question d’une comparaison entre les résultats obtenus
dans cette région avec ceux d’une autre région d’Italie,
telle que la Toscane. Nous avions constaté que la densité de
monuments du Trentin est plus faible que celle des monuments
de Toscane. En ce qui concerne la Vallée d’Aoste, on peut
reprendre cette comparaison. On a identifié 6 monuments sur
une superficie de 3263 km², soit un monument pour 543 km².
Pour la Toscane, 67 monuments pour environ 23000 km², soit
un monument pour 343 km². La densité de monuments serait
donc plus forte pour la Toscane que pour la Vallée d’Aoste.
Mais cela peut s’expliquer par le fait que la Vallée d’Aoste
est une région montagneuse.
Il est un point que nous n’avons pas explicité auparavant.
Il est issu de l’étymologie du mot Aoste. Ce nom serait issu
de l’ancien nom de la ville d’Aoste : « Augusta Praetoria
Salassorum », puis « Augusta », la ville ayant été fondée
durant le règne de l'empereur Auguste. » (phrase issue d’un
texte de Wikipédia : nous sommes moins certains que la ville
ait été fondée durant le règne de l’empereur Auguste. Les
mots « Auguste » ou « César » sont devenus des titres ou des
fonctions attribués à des personnages ayant vécu bien
longtemps après la mort d’Auguste ou de César).
Aoste n’est pas la seule ville dont le nom est issu de «
Auguste ». Il existe une autre commune du nom d’Aoste, en
Isère, en France. Il y a aussi Autun (« Augustodunum ») en
France, Augst en Suisse, Augsbourg en Allemagne.
Nous sommes un peu surpris qu’il y ait peu de restes romains
dans cette ville. Une exception toutefois : le diptyque
d’Anicius Probus qui représente le consul Anicius Probus et
l’empereur Honorius, empereur d’Occident entre 395 et 423
(déposé au musée d’Aoste). A priori, l’existence de ce
diptyque apparaît tout à fait anecdotique. Nous avons
cependant effectué sur Internet des recherches sur les
diptyques consulaires qui auraient été produits entre les
années 384 et 541. Nous avons découvert à cette occasion le
rôle important que pouvaient avoir les consuls. Il faut
comprendre que tout un pan de notre connaissance de
l’histoire de Rome repose sur la notion d’Empire Romain. On
connaît les noms des empereurs romains Auguste, Tibère,
Trajan, Constantin, Théodose, Honorius, ou même Olibrius.
Inversement, on serait bien en peine de citer des noms de
consuls. Or le diptyque d’Anicius Probus montre bien les
deux personnages, Probus et Honorius, sur un pied d’égalité.
Nous envisageons donc qu’il a pu y avoir durant cette
période une dualité de pouvoirs (empereurs-consuls) et non,
comme on le pensait auparavant, l’unicité des pouvoirs
confiés aux seuls empereurs.