L'église de la Transfiguration de Saint-Sauveur-d'Aunis
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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette
page ont été recueillies sur Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
«
L'église de la
Transfiguration. Située en plein centre du
village, cette église est un édifice roman constitué d’une
nef à collatéraux sensiblement de même hauteur, suivie de
transept à absidioles et d'une abside. La façade initiale
a fait place à une restauration du XIXe siècle,
très sèche et c'est l'autre extrémité de l'édifice, avec
les étagements des masses bâties, qui montre le caractère
le plus séduisant. Elle est une des plus anciennes du
canton (de récents travaux d'une période de 5 ans ont
permis de la remettre en valeur). [...] »
Ce site Internet est plus précis concernant l'histoire,
puisqu'il cite dans son intégralité l'Acte de donation du
village de Ligoure (nom primitif de Saint-Sauveur) à
l'abbaye de Nouaillé en Poitou, par Guillaume, comte du
Poitou, duc d'Aquitaine en janvier 979.
Examen
de l'architecture de l'édifice
Cet examen est difficile. Il faut bien comprendre que dans
de nombreux cas, l'analyse de l'architecture d'un édifice
nécessite plusieurs allers-retours sur place : on visite une
première fois en prenant des photos. Revenu chez soi, on
étudie les photos plus attentivement. On réalise alors que
des points de détail posent problème. On revient alors sur
place pour les étudier et les photographier. Et
éventuellement prendre des mesures. Et on réanalyse le tout
chez soi.
Alors quand, comme dans le cas présent, on n'a pas visité
l'église, beaucoup de questions restent en suspens.
Ainsi, pour ce qui concerne cette église, on sait qu'elle
est à plan basilical avec une nef à trois vaisseaux. On
envisage qu'elle pourrait avoir été charpentée à l'origine
avec un vaisseau central détaché au-dessus des collatéraux.
Dans ce cas, les voûtes auraient été construites durant la
période gothique. Mais comment se serait passé ce changement
?
L'image 5 fait
apparaître un changement de couleur d'appareil au niveau de
la corniche sur les chapiteaux : en dessous, l'aspect des
chapiteaux est roman, au-dessus on a des voûtes gothiques.
On retrouve le même changement d'appareil sur l'image
7. Mais
cette fois-ci l'arc au-dessus des chapiteaux est en
plein-cintre, donc, semble-t-il, roman. Nous avouons notre
perplexité.
Le sanctuaire (image
9) a été restauré dans le style néo-roman avec des
couleurs criardes. Le chapiteau de l'image
10, enlaidi par ces couleurs, présente un lion et
des entrelacs.
Les chapiteaux des images suivantes sont attribuables à un
art roman primitif, peut-être préroman. Celui de l'image
11 soulève une énigme. Qu'est-ce qui est
représenté ici ? Des feuilles en train d'éclore comme cela a
été envisagé pour les godrons ? Des crosses ? Notons qu'il
est fort possible que cette forme soit inspirée par une
fantaisie d'artiste. En art roman, tout n'est pas forcément
symbolique.
Les chapiteaux des images
12 et 13 reprennent le thème classique du masque
(ici animal) crachant des feuillages ou des entrelacs.
Le chapiteau de l'image 14
reprend le thème classique des animaux affrontés,
lui-même issu du thème des « oiseaux au canthare ».
L'animal de gauche est un hybride à queue de serpent : un
dragon ?
Un seul chapiteau est représenté sur les images
15 et 16 : un singe avec une corde autour du cou.
Il est tenu en laisse par un autre personnage, en général un
humain. Mais ici c'est un animal. Nous n'en connaissons pas
la signification.
Les images 17 et 18
représentent le même chapiteau. Sur l'image
17, on repère un premier personnage aux traits
masculins, aux yeux écarquillés. De ce personnage, on ne
voit que le torse proéminent et la tête. Au-dessous de lui,
on distingue des sortes de jambes qui se retournent vers le
haut. Nous pensons que cette figure est inspirée par la
représentation de l'homme surgissant de feuillages, visible
sur plusieurs chapiteaux de la crypte de Saint-Bénigne à
Dijon. Elle aurait à son tour inspiré la figure de la sirène
(qui initialement pouvait être un homme) à deux queues. Le
paradoxe de ce personnage est qu'il cumule deux
représentations en général montrées distinctes : la sirène à
deux queues, que nous venons de voir, et celle d'une femme à
longues nattes. Nous ne connaissons pas d'explication pour
cette deuxième forme qui doit avoir un sens symbolique.
Une tête humaine aux yeux écarquillés, barbue, et portant de
longues moustaches occupe le centre du chapiteau (images
17 et 18). Là encore, nous n'avons pas
d'explication.
À droite du chapiteau (image
18), un homme accroupi semble boire à une coupe.
Entre la coupe et les jambes de l'homme, on peut voir une
drôle de robe. Mais est-ce bien d'une robe dont il s'agit ?
Ne serait-ce pas plutôt le jaillissement d'un liquide (eau
ou vin) issu de la coupe ? Dans ce cas, le symbole peut-être
le suivant : l'eau est symbole à la fois de mort et de vie
éternelle, à l'image du soleil qui chaque soir meurt en
plongeant dans l'eau et ressuscite le lendemain en
jaillissant hors de l'eau. Cette drôle de robe fait penser
aux représentations romanes du baptême du Christ : le Christ
n'est pas plongé dans l'eau. Il est à la fois sur l'eau et
dans l'eau qui coule autour de lui, comme si son corps était
une fontaine. Si donc notre hypothèse est la bonne, le
personnage que l'on a sur ce chapiteau serait en train de
boire la coupe de l'immortalité, de la vie éternelle. Cette
idée est renforcée par la présence à l'extrême droite, de
pampres de vigne et de grappes de raisin, aussi symboles
d'immortalité.
Datation
envisagée pour l'église de la Transfiguration de
Saint-Sauveur-d'Aunis : an 950 avec un écart de 100 ans.