L'atrium de la basilique euphrasienne de Poreč
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Nous avons visité cet atrium, partie de la basilique
euphrasienne de Poreč, en avril 2024. La plupart des images
de cette page ont été prises lors de cette visite. Les autres
sont extraites de galeries d'Internet.
Nous faisons précéder cette page consacrée à cet atrium d'un
paragraphe d'introduction.
Introduction à l'étude des
monuments du groupe épiscopal de Poreč
Pour cette étude, outre l'analyse des sculptures et les
textes de Wikipédia, nous avons consulté l'ouvrage suivant,
«
LES
PLUS ANCIENNES ÉGLISES D'ISTRIE »,
par
Lucijan FERENČIC. Bien que ce texte soit très documenté,
nous avons eu beaucoup de difficultés à le lire, la
traduction du croate au français par un traducteur
automatique étant très décevante. Nous avons surtout
apprécié et essayé de mémoriser les explications de notre
guide francophone Tamara Haber.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cet ensemble
nous apprend ceci :
« La
basilique euphrasienne de Poreč est une basilique
catholique située dans le centre historique de la ville de
Poreč, en Istrie.
Elle fait partie d'un complexe épiscopal comprenant, outre
la basilique elle-même, une sacristie, un baptistère, un
campanile et le palais épiscopal.
Histoire
L'édifice actuel succède à un premier oratoire dont les
origines remontent au IVe siècle. De ce premier
sanctuaire dédié à Saint Maur de Parentium (Premier évêque
de Poreč, mort en martyr au IIIe siècle. Son
nom fait référence au nom antique de la ville, Colonia
Iulia Parentium),
il subsiste un pavage en mosaîques qui est lui-même un
réemploi d'une villa romaine.
Ce premier oratoire est considérablement agrandi dans la
seconde moitié du Ve siècle. Le poisson – l'un
des premiers symboles chrétiens, bien antérieur à la croix
– qui orne la mosaïque, date de cette période, estimation
que corroborent les pièces de monnaie frappées du portrait
de l'empereur Valens (364-378) retrouvées au cours de
fouilles archéologiques.
Architecture
La basilique actuelle, dédiée à la Vierge Marie, est
érigée à partir de l'an 553 à la demande de l'évêque
Euphrasius. Réalisée en 10 ans, elle s'élève à
l'emplacement de l'ancien sanctuaire, préalablement
détruit, et dont une partie des pierres a servi à la
construction de la nouvelle basilique. Dans le même temps,
des blocs de marbre, issus de carrières situées dans la
région de la mer de Marmara, sont importés et incorporés à
l'édifice.
Alors que la réalisation des mosaïques ornant les murs de
l'abside (où l'évêque Euphrasius apparaît aux côtés de
Saint Maur de Parentium) est confiée à de grands artistes
byzantins, le pavage est l'œuvre d'artistes locaux.
La basilique fait partie d'un complexe épiscopal
comprenant un baptistère octogonal (VIe
siècle), un campanile datant du XVIe siècle, un
atrium bordé de colonnades où plusieurs tombes ont été
retrouvées, l'ensemble étant dominé par le palais
épiscopal, contemporain de la basilique (VIe
siècle). [...] Une
chapelle votive attenante à la sacristie abrite les
reliques de Saint Maur (sv. Mavro) et de Saint Éleuthère.
[...] »
Le texte de Wikipédia se poursuit par la description de la
basilique euphrasienne et de ses œuvres d'art. Nous aurons
l'occasion d'y revenir en analysant ce monument.
L'atrium de la basilique
euphrasienne
Image 1 : Portail
d'entrée de l'ensemble épiscopal. On accède à l'atrium
(entrée visible tout au fond) après un long passage entre
deux murs. Le portail lui-même est néo-roman.
Images 2 et 3 : Vue
par satellite et plan de l'ensemble. L'entrée du complexe
est repérée par la flèche rouge sur le plan de l'image
3.
Image 4 : Détail
de l'image 2. On reconnaît, de la
droite vers la gauche, l'atrium, cour à plan carré, le toit
du baptistère octogonal, le campanile du XVIe
siècle
Image 5 : L'atrium
vu en direction de l'Ouest, avec le toit du baptistère et
une partie du campanile.
Image 6 : L'atrium
vu en direction de l'Ouest. Avec le campanile.
Les
images de 7 à 15 suivantes décrivent plus
précisément des parties de cet atrium, d'abord les colonnes
et arcs en plein cintre (images
de 7 à 10), puis les chapiteaux et tailloirs (images de 11 à 15).
En fait de chapiteaux et tailloirs, on a là une ensemble
très particulier. Ce que nous appelons tailloir devrait
plutôt être appelé chapiteau.
Dans les églises romanes, les chapiteaux sont en général
surmontés d'une autre pierre, le tailloir. Le chapiteau a
une forme évasée vers le haut. Le tailloir a lui aussi une
forme évasée vers le haut. Mais on a ceci de particulier que
le bas du tailloir à un plan rectangulaire exactement adapté
au haut du chapiteau. Si bien qu'il y a une sorte de
continuité entre l'évasement du chapiteau et du tailloir. Or
ce n'est pas ce que l'on a ici (image
11). C'est comme si l'on avait deux chapiteaux
superposés. Remarquons aussi que le chapiteau supérieur –
ou tailloir –
est moins épais et surtout moins ouvragé que le chapiteau
inférieur : ceux des images
11, 12 et 13 portent une simple croix (à branches à
bords évasés) sur une seule face, ceux des images
14 et 15 n'ont aucun décor. Constatons enfin que
les chapiteaux du dessous ont été très finement sculptés
avec un décor de feuillages détachés du support.
Cette façon de faire permet de définit un style très
particulier que l'on retrouve à Ravenne (Baptistère des
Orthodoxes, Saint-Apollinaire in Classe, Saint-Apollinaire-
le-Neuf, Saint-Vital). On va le retrouver dans la Basilique
Euphrasienne et à Saint Martin de Sveti Lovreč.
Toutes ces églises sont datées du VIe siècle. Il
est donc fort probable que cet atrium date de la même
période. Avec une nuance toutefois : la datation que nous
allons donner de la Basilique Euphrasienne est le milieu du
VIe siècle (environs de l'an 550) . Pour des
raisons logiques (continuité de la la basilique
euphrasienne, nécessité d'étaler les dépenses dans le temps,
moindre importance de l'atrium), nous estimons que la
construction de cet atrium est de peu postérieure à celle de
la basilique.
Datation
envisagée pour l'atrium de la basilique
euphrasienne de Poreč : an 575 avec un écart de 50 ans.