Analyse des impostes
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Le mot « imposte » est peu utilisé. Il s’agit d’un bloc de
pierre situé entre un pilier ou un bloc de maçonnerie et
l’arcade qu‘il soutient. Nous avons choisi le mot « imposte
» pour marquer une différence avec le mot « chapiteau ». En
règle générale, il n’y a pas un bloc de pierres entre le
pilier et l’arcade mais deux blocs : le chapiteau et
au-dessus de lui, le tailloir. L’imposte n’est en fait qu’un
tailloir non soutenu par un chapiteau et directement en
contact avec le pilier.
Mais, pourrait-on dire, pourquoi effectuer une telle
différenciation ? L’idée est que le couple
chapiteau-tailloir pourrait être plus performant et donc
plus évolué que la seule imposte. Et l’identification
d’impostes ou de chapiteaux dans une construction pourrait
permettre d’envisager une datation : les édifices ayant des
piliers dotés d’impostes étant plus anciens que ceux dotés
de chapiteaux avec tailloirs.
Cependant l’étude a fait apparaître
qu’il existait plusieurs types d’impostes. Et il est devenu
nécessaire d’effectuer un rangement, une classification.
C’est l’objet de cette page intitulée Ana_Imp
(pour Analyse des impostes).
L’idée (mais cela reste à vérifier sur un grand nombre de
cas) est que les églises les plus anciennes seraient celles
dans lesquelles les piliers (en général très simples de
références R0000
ou C0000) seraient
surmontés d’impostes saillantes dans toutes les directions).
Ce sont les impostes exposées dans les premières images.
A l’étape suivante, les impostes n’auraient été maintenues
saillantes que dans une direction : l’intrados de l’arc. Les
maçons auraient gardé ce saillant pour y poser les
échafaudages permettant de construire l’arc.
Image
4 : Église de Saint-Estève en Roussillon.
Primitivement tous les piliers étaient cylindriques. Mais
les trois de droite ont été arasés . Voir aussi le mur du
fond consolidé par un arc : l’imposte est à saillant vers
l’intrados de l’arcade.
Sur l’image 5 de
l’intérieur de l’église de la Garde-Adhémar, on peut voir
deux types d’impostes. L’une au dessus du pilier soutenant
le doubleau. L’autre soutenant l’arcade adossée au mur.
Image 6 : vue de la
façade de l’église Saint-Hippolyte de Loupian (Hérault -
Languedoc). On peut voir au-dessus du portail d’entrée, doté
d’une belle archivolte en arcs outrepassés, une grande
arcade portée par des impostes. Cette grande arcade et le
parement qui l’entoure sont très probablement postérieurs au
portail d’entrée. Ils ont sans doute été accolés à la façade
précédente.
Image
7 : L’imposte de droite de l’image précédente.
Elle est ornée d’un entrelacs dit carolingien.
Sur l’image 10
montrant l’intérieur de l’église Sant Feliu de Gérone, on
peut voir un massif pilier rectangulaire (Réf : R0000)
et à la naissance de l’arc, difficilement visible à cause
des projecteurs une imposte à saillant uniquement dirigé
vers l’intrados de l’arc.
Image
11 : Église Sant Pere de Galligants (Gérone -
Catalogne). Même type d’imposte que précédemment (mais plus
visible). Le pilier est de type R0001
(ce qui laisse envisager que l’église ait été primitivement
charpentée).
Image 12 : Église
Notre-Dame de Castelnau Pégayrolles (Aveyron -
Midi-Pyrénées). Autre imposte à saillant orienté vers
l’intrados de l’arc. Le décor de palmettes s’apparente à des
modèles wisigothiques.
Images
13, 14 et 15
: Chapelle Saint-Nazaire près de Roujan (Hérault) . L’arc à
l’aplomb du portail est outrepassé. Remarquer (image 14) que le portail d’entrée est surmonté
d’une arcade. Sous cette arcade on peut voir un linteau
presque rectangulaire. Ce linteau est soutenu par les
parties saillantes des impostes. Ceci permet de comprendre
l’utilité des saillants tournés vers l’intrados. Ils ont
sans doute servi au moment de la construction pour poser des
échafaudages.
Sur l’image 15, on
remarque que l’imposte supportant l’arc outrepassé a un
saillant tourné vers l’extérieur (et non l’intrados de
l’arc).