Refus du dogmatisme (le sien et celui des autres)
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Refus d'une attitude
dogmatique
L'attitude dogmatique
Dans bien des domaines liés aux sciences, chacun d'entre
nous peut être confronté à une attitude dogmatique.
Cette attitude n'est pas immédiatement apparente : elle
s'exprime par l'intermédiaire de phrases construites à la
troisième personne du présent de l'indicatif : “ Cette
église est du XIIIesiècle.” , “ Le moteur à eau
existe mais les multinationales bloquent son développement
qui nuirait à leurs intérêts.” .
L'emploi du présent de l'indicatif témoigne de la certitude
de l'orateur. Le doute n'est pas permis. Et remettre en
question ces propos est conçu comme une véritable offense
vis-à-vis de leur auteur.
Mais que cache réellement ces affirmations qui nous sont
ainsi assénées ? Dans la plupart des cas, une pauvreté de
réflexion. L'exemple suivant a déjà été cité. Nous le
reprenons pour permettre d'approfondir l'étude
comportementale. Il est fréquent de rencontrer sur les
routes secondaires de France le panneau indicatif suivant :
“Église romane du XIIe siècle”, comme sur l'image 1. La certitude
est établie et il n'y a rien à ajouter. Et si on demande à
celui qui a posé ce panneau pourquoi il l'a fait, il vous
répondra que c'est parce qu'il y a là une église romane du
XIIesiècle. Mais si on avance un peu plus dans
les questions : “Qu'est-ce qui vous fait dire que cette
église est romane du
XIIe siècle ”, la réponse sera analogue à
celle-ci : “Moi je ne sais pas. On m'a dit de poser ce
panneau, je l'ai posé”. Et si on interroge le donneur
d'ordres on obtiendra un résultat identique : “Moi je ne
sais pas. Je l'ai lu sur Internet” ou encore “Je l'ai lu sur
tel livre”. Ou encore : “ Mais, c'est évident ! ” sans autre
forme d'explication. Mais avec une égale assurance. Et, bien
sûr, en remontant encore la chaîne des informations
successives, on retrouvera le même type de réponse; une
certitude affichée assortie d'une absence de justification.
À dire vrai, il y a quand même un essai de justification par
la référence à une autre personne censée détenir le savoir.
Si de plus cette autre personne est un universitaire ou un
architecte du patrimoine, l'information devient confirmée,
authentifiée. La phrase, “ C'est monsieur X, professeur
d'université, qui l'a dit”, fait office de preuve
irréfutable.
La naissance du dogme
Nous avons décrit ci-dessus une attitude dogmatique. Elle a
ceci de particulier qu'elle est généralisée. Dans l'exemple
précédent, personne ne remet en question l'affirmation
“Église romane du XIIe siècle” (hormis nous
dans ce site Internet). Pourtant, il y a de la part de ceux
qui répandent cette information un aveu de faiblesse. “Moi
je ne sais pas, mais...”. Comment se fait-il qu'une majorité
de personnes (peut-être vous, ami lecteur) adhère
inconditionnellement au dogme?. Comment est-il né?
Il y a quelques années , au cours d'une conversation
amicale, j'ai évoqué une situation; “Je pense que tel
événement historique s'est passé de telle façon”. Mon
interlocuteur m'a alors répondu : “Pourtant j'ai lu tel
texte qui racontait le même événement, mais d'une façon
différente. Ce texte c'est toi qui l'as écrit.”
- Eh bien, je me suis trompé!
- C'est grave !
Je n'ai jamais su ce qui était, pour lui, le plus grave :
que je me sois trompé ou que je reconnaisse que je m'étais
trompé ?
Sans doute un peu des deux.
Avant de continuer, voyons comment a pu évoluer la
réflexion.
Historionomie
et historiologie, logique formelle et logique floue ;
raisonnement cartésien et raisonnement statistique
Dans les pages précédentes, nous avons fait la différence
entre deux façons d'appréhender l'histoire. L'approche
historionomique consiste à décrire les événements
historiques tels qu'ils se sont passés. Nous avons donc
estimé, à ce titre, que l'historionomie était une science
exacte, même si il n'est pas possible de décrire un
événement dans toute son exactitude. L'historiologie
consiste quant à elle à tirer des leçons de cette histoire
afin de modifier le comportement des humains. À ce titre,
c'est une science humaine. En fait, toute science prédictive
est une science humaine car susceptible de faire évoluer le
comportement des humains, face à un événement susceptible de
se produire.
Nous avons aussi fait la différence entre deux logiques : la
logique formelle qui ne connaît que deux réponses à une
proposition donnée (“c'est vrai”, ou , “c'est faux”) et la
logique floue (image 2) qui elle, connaît trois réponses (vrai, faux, ou un
intermédiaire entre vrai et faux). Nous avons vu aussi que,
concernant la recherche en histoire, c'était la logique
floue qui était mise en exergue. En effet, l'historien est
sans cesse confronté à l'incertitude (s'il veut bien
accepter la confrontation). On le voit très bien en ce qui
concerne l'histoire qui nous est proche. Des événements
importants qui se sont produits au cours de conflits comme
la seconde guerre mondiale ou, plus récemment encore, la
guerre d'Algérie ont été passés sous silence ou font l'objet
d'âpres discussions entre les historiens. Et pour l'histoire
ancienne, la difficulté peut être plus grande encore car les
sources sont partielles, partiales, ou même totalement
absentes sur de longues périodes.
Nous avons enfin voulu différencier deux types de
raisonnement : le raisonnement cartésien et le raisonnement
par analyse statistique. Il faut comprendre que le
raisonnement hypothético-déductif ou raisonnement cartésien
est bien adapté dans une situation de logique formelle. Par
exemple en science de mathématiques. En logique floue, le
même type de raisonnement se révèle inadapté car le
contraire du vrai n'est pas forcément le faux. Ce peut être
un intermédiaire entre le vrai et le faux. L'intelligence
humaine pallie à ce problème de la façon suivante : une
proposition est reconnue comme vraie si la totalité des
informations la concernant la considèrent comme vraie. À ce
principe de base, est associé un signal d'alerte en cas
d'information contradictoire. Ce signal d'alerte est
immédiatement analysé. Il s'ensuit une analyse de
l'information contraire. Cette nouvelle information peut
être reconnue comme fausse - elle sera donc écartée - , ou
vraie - elle sera adoptée en remplacement de la précédente -
, ou encore elle peut semer le doute (vraie? fausse?). Dans
ce dernier cas, on est conduit à déterminer un pourcentage
de chances que l'information soit vraie. Il faut bien
comprendre que le processus n'est pas figé mais dynamique.
Avant l'intervention de Copernic (image
3), la proposition “le soleil tourne autour de la
terre” était reconnue comme vraie par plus de 99% des
terriens. À l’heure actuelle, la même proposition est
considérée comme fausse par plus de 90% des terriens. Il y a
donc eu un basculement d'opinion. Ce basculement n'a pas été
instantané, comme par un coup de baguette magique. Il a duré
plusieurs siècles.
Le
dilemme auquel sont confrontés les historiens
Il nous faut faire une synthèse de ce qui vient d’être dit.
Pour le commun des mortels, l'histoire est une science
exacte et le spécialiste de cette science est l'historien.
Celui-ci doit raconter l'histoire dans son exactitude. Or,
nous venons de voir que dans de nombreux cas, il est
impossible de raconter une histoire dans son exactitude. Je
cite l'exemple suivant : j'ai fait un livre (image
6) sur la cathédrale de Béziers (images
4 et 5) et pense en connaître un peu sur cette
église. À plusieurs reprises, on m'a posé la question
suivante : “De quand date la cathédrale de Béziers ?”. J'ai
répondu à mes interlocuteurs que le problème était
difficile, car il y avait des restes d'édifices plus anciens
que je n'arrivais pas à dater. J'ai senti que cette réponse
ne les satisfaisait pas, qu'ils doutaient de ma compétence.
Et j'en ai déduit que si j'avais dit à brûle-pourpoint, “ Le
8 mai 1123 à 7 heures du matin !” je serais devenu à leurs
yeux beaucoup plus crédible. Alors qu'une telle réponse
n'avait aucune valeur objective. Bien sûr, ce qui est dit là
est un peu exagéré. Mais il y a une part de vérité :
l'historien qui fait part de ses doutes ou questionnements
est moins bien considéré que celui qui affirme
péremptoirement avec l'assurance du monsieur qui sait tout.
La tentation est donc grande pour un historien de
transformer le moindre renseignement en certitude acquise.
Si personne de s'oppose à lui et si de plus sa qualité
d'historien confirmé rend l'information plausible, son
discours devient la vérité qui finit par devenir un dogme.
Lisons le texte suivant, issu d'une page du site Internet
Wikipedia, relatant l'Histoire de la Bretagne :
« Les Bretons
rencontrent pour la première fois les Francs dans la
seconde moitié du Ve siècle alors que
ceux-ci sont dans une dynamique d'expansion de leurs
territoires vers le sud. Les troupes de Childéric Ier
semblent avoir subi une défaite militaire face à des
troupes coalisées d'Armoricains et de Bretons, notamment
grâce à l'expérience tactique de ces derniers, héritée de
Rome. Son fils Clovis Ier semble lui aussi
avoir subi des revers dans la région et préfère négocier
avec ces populations. La conversion récente du roi franc
au christianisme facilite les relations avec une
population dont la christianisation est plus ancienne. Un
traité de paix est signé vers 518 ; en contrepartie de
l'abandon formel du titre de roi par les souverains
bretons, ceux-ci jouissent d'une indépendance de fait, ne
devant verser aucun tribut aux Francs, dans un espace
allant dans sa limite est de l'embouchure du Couesnon
jusqu'à celle de la Vilaine. Ces accords permettent une
accélération des migrations bretonnes dans la Domnonée.
Les relations entre les deux peuples sont pacifiques dans
la première moitié du VIe siècle, des
Bretons fréquentant le roi mérovingien, comme Samson de
Dol qui se rend à la cour de Childebert. ».
Notons tout d'abord que ce texte est écrit à la troisième
personne (du singulier ou du pluriel) du présent de
l'indicatif. Remarque : le mot de grammaire française, «
indicatif » . signifie, dans son sens premier : ce qui nous
indique, ce qui nous apprend la réalité de ce qui s'est
passé. Par sa formulation, ce texte exprime bien l'état de
certitude de son auteur.
On nous objectera que des parties du texte témoignent d'un
manque de certitude vis-à-vis de la réalité de certains
événements (« Les troupes de Childéric Ier (image 7) semblent
avoir subi une défaite militaire … Son fils Clovis Ier
(image 8) semble
lui aussi avoir subi des revers … »). Mais dans les phrases
suivantes, les accents de certitude reviennent en force :
l'auteur, qui n'était pas certain que Childéric avait subi
une défaite, nous apprend les causes de cette défaite, «
grâce à l'expérience tactique de ces derniers (les bretons),
héritée de Rome ».
On peut être surpris du fait que l'auteur de ce texte n'ait
pas réalisé la contradiction.. Mais d'une part, ce rédacteur
d'une page d'Internet n'est peut-être pas l'auteur du texte
initial. Il se serait inspiré du livre (image 9) : « Toute
l'Histoire de Bretagne, Des origines à nos jours »,
livre édité en 2012, de J. -J. Monnier et J.-C. Cassard.
Ainsi que d'autres livres sur l'histoire de la Bretagne.
Nous n'avons pas lu ces ouvrages récents. Il est possible
que leurs auteurs se soient eux aussi inspirés d'ouvrages à
peine plus anciens. Et ainsi de suite. Remonter la liste des
auteurs successifs risque de se révéler une véritable
gageure. Il est selon nous plus simple de revenir aux
sources du VIe siècle. Et de fait, nous
pensons qu'il y a une seule source : l’œuvre de Grégoire de
Tours. Si c'est le cas et d'après les souvenirs que nous
avons de cette œuvre, nous pensons que l'histoire a été bien
enjolivée. Et l'explication selon laquelle la victoire des
Bretons sur les Francs aurait été possible « grâce à
l'expérience tactique des Bretons , héritée de Rome » ,
serait une interprétation libre, non authentifiée par les
textes originaux.
Mais dans ce cas une question se pose : qu'est-ce qui a
permis de générer cette interprétation libre ? Nous ne
voyons qu'une explication : le dogme. Nous connaissons tous
les dogmes religieux, mais beaucoup moins les dogmes
historiques. Un dogme, c'est la proclamation d'une vérité
qui doit être admise par tous. Une vérité simple, dépourvue
de nuances, manichéenne. Dans le cas présent, le dogme
historique concerne les romains. Ceux-ci sont parés de
toutes les vertus : bons, démocrates, civilisés, puissants,
organisés. À l'opposé, les barbares recueillent tous les
défauts : cruels, tyranniques, dépourvus de culture . À la
différence des armées romaines, armées de métier bien
structurées et aptes à tout combat, les leurs sont formées
d'individus, certes courageux, mais indépendants et
désorganisés.
Voilà pour le dogme ! Passons à sa mise en application. On
apprend (ou plutôt on devine) que les Francs de Childéric
ont été battus par les Bretons. Ce n'est pas possible ! Le
dogme ne le permet pas ! Dans l'imaginaire dogmatique, les
Francs succèdent aux Romains. Ce sont des Barbares moins
civilisés que les Romains. Mais plus que les autres
Barbares. Pour l'historien influencé par le dogme, pour ses
possibles détracteurs eux aussi influencés par le dogme,
c'est là que la contradiction réside. On ne lui reprochera
pas d'avoir trouvé une explication aussi ténue soit-elle.
Par contre, on lui reprochera d'avoir mis le dogme en
défaut. Pourtant, dans le cas présent, on n'a pas besoin de
justifier le fait que des Bretons aient battu des Francs
grâce à des réminiscence des pratiques guerrières des
Romains. On connait en Histoire de nombreux conflits au
cours desquels une armée puissante et organisée a été battue
par des troupes de paysans peu entraînés au combat.
Refus
du dogmatisme : le mien
Il semble évident pour chacun d'entre nous de refuser toute
forme de dogmatisme. Dans la pratique c'est beaucoup plus
complexe. Car il y a plusieurs formes de dogmatisme : celui
qui vous est imposé, celui auquel vous adhérez.
Le dogmatisme qui m'est
(ou m'a été) imposé
Nous avons parlé tout à l'heure de l'Histoire de la
Bretagne. Mais il ne s'agissait que d'un exemple, exemple
d'un dogmatisme qui ne m'a pas été imposé. Par contre, un
autre dogmatisme m'a été imposé : celui concernant
l'Histoire de France. On m'objectera sans doute que
l'Histoire de France n'est pas dogmatique. Pourtant elle
l'est au moins en partie. Car cette Histoire de France que
nous avons apprise à l'école ne parle pas de l'Histoire de
la Bretagne, région de France. Pas plus d'ailleurs de celle
des autres régions de France. Certes, on ne peut pas parler
de toutes les régions de France. Mais qu'au moins les
habitants d'une région donnée connaissent des bribes de
l'Histoire de cette région. Ce qui n'est certainement pas le
cas. Certes, les enseignants d'histoire bénéficient d'une
certaine souplesse pour la préparation de leurs cours. Mais
en bénificient-ils ? Disposent-ils des documents adaptés ?
Et que doivent-ils faire vis-à-vis des programmes nationaux
qui leur sont imposés ?
Le dogmatisme auquel
j'adhère (consciemment ou non)
Dans de nombreux cas, nous adhérons inconsciemment à
certaines formes de dogmatisme et ce n'est que plus tard,
après divers témoignages contradictoires, que nous réalisons
notre erreur. Prenons le cas des diverses épurations lors de
la Libération. Ces épurations ont été passées sous silence
pendant plus d'un demi-siècle. Et ce n'est que maintenant,
coïncidant avec la disparition des derniers témoins (témoins
à charge ? À décharge?) que l'on commence à en parler. Il
n'est pas facile pour moi de remettre en question ce type de
dogmatisme. Surtout si je ne suis pas conscient de son
existence. Il existe cependant des signaux d'alerte. Prenons
un exemple : la guerre civile d'Espagne. On nous apprend que
cette guerre a été très dure pour les autorités
ecclésiastiques : le tiers des évêques auraient été
exécutés. C'est effectivement très grave. Mais on est obligé
de se poser la question : « Pourquoi un tel déferlement de
haine dans une société apparemment très christianisée ? Que
s'est-il passé avant les exécutions ? ».
“Je”? “Il”? ou “Nous”?
Dans cet ordre d'idées, je me permets de raconter le dilemme
rencontré au début de la création de ce site. Quelle forme
grammaticale devais-je adopter? Devais-je utiliser la
première personne du singulier, le « Je » (Je dis que...)?
La IIIe personne du singulier ou du pluriel , «
Il » ou « Ils » ? La 1 ère personne du pluriel, le « Nous »
?
Pour des raisons invoquées ci-dessus, le « Il » ou le « Ils
» étaient exclus parce qu'impersonnels. Et ce même assortis
de correctifs dûs à l'incertitude des informations : la
phrase « Il semble que … » ne peut remplacer la phrase « Il
me semble que … ».
Il restait donc le choix entre le « Je » et le « Nous ».
Bien que j'ai écrit la plupart des textes, le « Je » est un
peu gênant, car il a un petit côté vantard qui ne correspond
pas à mon état d'esprit. De plus ce travail est une œuvre
collective. Tous ceux qui y ont participé font partie d'un «
Nous » collectif. En particulier Alain le Stang qui a
présidé à la mise en ligne des informations et a eu beaucoup
d'idées originales comme les cartes interactives.
Mais il y a plus que cela.
Car dans ce « Nous », il y a certes « Moi = Norbert Breton
», Alain le Stang, d'autres personnes et, ... la théorie
proposée sur ce site.
Pour bien comprendre cela, examinons la phrase suivante : «
La somme des carrés des deux côtés d'un triangle rectangle
est égale au carré de l’hypoténuse ». Cette phrase est
écrite à la troisième personne du singulier. Elle décrit un
fait établi, incontestable. Elle est connue sous le nom de «
Théorème de Pythagore ». Mais quelle importance a le nom de
« Pythagore » pour un mathématicien ? Pour lui, si ce
théorème portait le nom ; d'Euclide, de Thalès ou
d'Archimède, ce serait le même théorème. Ce théorème est
indépendant de celui qui l'a créé.
Le « Nous » regroupe donc « Moi », Alain le Stang , divers
intervenants dont le nom est mentionné sur le site, et aussi
la théorie de remise en cause de l'histoire et de
l'architecture des bâtiments du Premier Millénaire exposée
dans ce site. Une théorie qui est sans cesse réactualisée et
qui, au fur et à mesure des descriptions de monuments,
risque de devenir de plus en plus crédible. Donc d'échapper
au « Moi » qui l'a conçue.
Mais dans ce « Nous », il y aussi « Vous », cher ami lecteur
qui, tout en avouant votre méconnaissance de l'Histoire du
Premier Millénaire, prenez le temps de nous féliciter pour
la rédaction des pages et la présentation de notre site.
Le plus surprenant encore, le plus paradoxal, vient du fait
que dans ce « Nous » il y a aussi « Vous », inamical lecteur
qui avez cherché à discréditer notre site ou nos travaux
hors site. Nous n'avons aucune preuve à ce sujet, mais des
commentaires d'amis tels que : « Tu vas encore te faire des
ennemis ». Ces détracteurs, nous tenons à les remercier. Car
si toutefois ils dénigrent le site ou ses auteurs « dans le
dos » , ils n'ont jusqu'à présent apporté aucun élément
susceptible de nous apporter un démenti. Pourtant nous
sommes prêts à la discussion. Et disposés à admettre nos
erreurs qui, au vu l'importance du travail effectué,
existent, au moins à petites doses. De cela, nous en sommes
certains.
Refus
du dogmatisme des autres
Nous pensons que nous avons suffisamment décrit le
dogmatisme de chacun. Et aussi exprimé notre refus de tout
dogmatisme en histoire.
Il reste à affirmer que ce refus de tout dogmatisme ne doit
pas se faire au détriment des personnes.
Le dogmatisme ne date pas d'hier. Quelques unes des
certitudes concernant l'Histoire de France au Moyen-Âge
peuvent même être antérieures à la Révolution Française. De
nombreux historiens ont pu être formés (pour ne pas dire «
formatés ») à ces certitudes. N'oublions pas aussi que des
pans entiers de l'Histoire de France ont pu faire partie du
domaine réservé de l’État. C'est en tout cas ce que nous
avons pressenti concernant l'histoire du Haut-Moyen-Âge. Des
erreurs ont été commises. Ainsi, concernant l'Histoire du
Premier Millénaire, les textes ont été privilégiés au
détriment de l'archéologie et l'archéologie du bâti. Si bien
qu'on connaît sans doute mieux l’Égypte Ancienne ou les
Celtes que les peuples d'Europe du Premier Millénaire. Il
faut enfin noter les carences de l'Université Française en
ce qui concerne la formation des enseignants français en
histoire. Une professeure d'Histoire me racontait qu'elle
n'avait jamais vu en Université de nombreuses périodes
qu'elle devait enseigner à ses élèves de collège et de
lycée.