Histoire? ou Contre-Histoire?
-
- Légende
:
Nos ancêtres étaient-ils gaulois?
L’historien de l’Antiquité, Hérodote, a donné pour titre à son œuvre: « L’enquête », titre que l’on a traduit par la suite par : « Histoire », ou « Histoires ». Ce mot de « Enquête » résume bien ce qu’est ou devrait être la démarche de l’historien: une enquête. C’est-à-dire la recherche constante de la vérité sur des événements passés, sur leurs causes, sur leurs effets.
A l’heure actuelle encore, ce n’est pas tout à fait comme cela que nous nous imaginons l’histoire. En témoigne l’expression « c’est un fait historique » qui traduit qu’un événement s’est réellement passé. Jusqu’à présent le dit « fait historique » ne devait être l’objet d’aucune contestation, d’aucune critique. A l’exemple de la phrase , « Nos ancêtres, les Gaulois ». appliquée dans les années 60, à tous les petits français, même issus de l’immigration.
Toute enquête suscite une contre-enquête. En conséquence si l’histoire est une enquête, il nous faut accepter l’idée qu’elle puisse, à son tour, susciter une contre-histoire.
Le mot de contre-histoire fait un peu peur car il peut-être associé à l’idée de négationnisme. C’est-à-dire une réfutation en bloc de tout ce que nous avons appris. En fait, la démarche contre-historique ne s’inscrit pas dans une logique négationniste.
Donnons seulement un exemple de cette démarche. Au XIXe siècle tous les historiens estimaient que les Gaulois constituaient un peuple de sauvages habitant de sombres forêts. Pour preuve ils exhibaient le livre « La guerre des Gaules » de César. Au début du XXe siècle, un officier retraité des armées françaises a étudié ce livre. Il a effectué un relevé très précis des déplacements des armées romaines. Et, en les comparant à ceux réalisés par les armées françaises durant sa propre expérience de militaire, il en a déduit, que, pour que les armées romaines puissent réaliser leurs exploits durant les temps impartis, il fallait que la Gaule d’alors soit dotée de structures importantes : ponts, routes carrossables, etc. De cela il en a déduit que la Gaule devait être beaucoup plus civilisée que ce que l’on croyait auparavant. L’archéologie a confirmé ses hypothèses.
Légende :
Le vase de Soissons.
Pour quelles raisons a-t-on donné de l’importance à
cet épisode ?
Histoire de France ? ou historiette moralisante ?
La première d’entre elles est clairement compréhensible dans le titre de l’article suivant de la liste de la page « Histoire » : « Concernant le Premier Millénaire, l’Histoire de France est fausse ». Il devrait sensibiliser le lecteur à l’idée que notre perception de l’histoire du premier Millénaire a été fortement déformée à cause d’une lecture partielle ou partiale des textes historiques. Lecture partielle car d’excellentes sources historiques ont été négligées. Lecture partiale car des questions très modernes concernant les identités respectives des diverses nations européennes ou les prises de position politiques ou religieuses ont été privilégiées au détriment de la vérité historique des temps anciens.
La deuxième problématique concerne la méthode historique d’investigation. Cette méthode apparaîtra en filigrane à travers les deux articles suivants :
Un exemple de contre-histoire : l’assassinat de Trencavel en 1167
Autre exemple de contre-histoire : la Croisade des Albigeois en 1209
En décrivant des événements qui se sont passés en 1167 et en 1209 on sort du cadre d’étude qui ne devait concerner que le premier millénaire. C’est-à- dire de l’an 1 à l’an 999 (en fait on sera de toute façon conduits à dépasser ce cadre en analysant la période de 1 à 1100). Cependant ces deux articles ont été insérés là pour montrer l’intérêt d’une méthode d’investigation basée sur la prise en compte systématique d’incohérences ou de contradictions décelées dans des textes historiques ou des données archéologiques. Montrer aussi que l’explication de ces incohérences peut permettre de mieux appréhender l’histoire globale et de réviser des idées communément admises.
Légende :
Louis XVI,
dernier roi de France. Les
révolutionnaires ont voulu l’appeler par
son nom de famille.
Ils auraient pu l’appeler : Mérovée, Clovis,
Dagobert, Charles, Capet, Valois, Bourbon.
Pourquoi ont-ils choisi
de l’appeler : « le
citoyen Capet » ?