Nécessité de développer une démarche multidirectionnelle 

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Nécessité de développer une démarche multidirectionnelle (tant locale que globale)

Dans certaines des pages précédentes, nous avons évoqué l'idée qu'une éducation historiologique - c'est-à-dire une lecture de l'histoire dans un but de formation des mentalités, voire d'endoctrinement - avait pu influencer fortement notre perception de la vérité historique. Il faut remarquer cependant que, pour la plupart d'entre nous, l'Histoire dont il est question est l'histoire de France. Une histoire qui, nous le savons, est différente de celle de l'Allemagne, ou de l'Angleterre. Mais il y a encore d'autres histoires. Des histoires qui peuvent se télescoper pour chacun d'entre nous, français. Il y a donc, en premier, l'histoire de France. Mais il y a aussi l'histoire régionale, histoire de l'Occitanie pour les Occitans, de la Bretagne pour les Bretons. Les systèmes politiques peuvent produire, quant à eux, d'autres vues de l'histoire en privilégiant certains événements au détriment d'autres : la Commune pour le parti communiste, Jeanne d'Arc pour l'extrême droite. Quant aux religions, chacune a son histoire, souvent en conflit avec celle des autres.

Ces diverses lectures d'événements historiques ont eu (et ont encore) pour but de créer des identités : identité nationale, identité régionale, identité politique, identité religieuse. Dans la pratique, le groupe exalte l'importance des événements historiques qui lui sont favorables et néglige ou efface de la mémoire collective les événements qui lui sont défavorables. Cette opération de transformation de la mémoire collective est plus complexe qu'il n'y paraît à première vue. On a, en effet, tendance à s'imaginer que le processus est enclenché par une décision supérieure : il y aurait manipulation des foules par le pouvoir en place (verticale descendante). Mais la transformation de mémoire peut provenir de la base (verticale ascendante). Ou avoir subi une influence transversale. Ainsi les diverses histoires des régions de France n'ont pas été initiées par le pouvoir central résidant à Paris mais par des historiens locaux. Ceux-ci ont réagi par rapport au centralisme parisien du XIXeou XXesiècle, un centralisme qui n'existait peut-être pas durant les périodes qu'ils étudiaient. Enfin rappelons que tout n'est pas une question de calcul. Il faut faire rentrer la foi dans nos considérations. Une foi qui peut entrer en conflit avec la raison. Bien sûr, quand on parle de foi, on pense avant tout à la foi religieuse. Mais il existe d'autres sortes de foi : la foi en la démocratie, la foi en la laïcité, la foi en l’honnêteté de son parti politique. Toute forme de croyance, si elle est portée à son paroxysme, conduit au refus de croyances différentes et à l'intolérance.

Pour chaque groupe social, l'histoire a été un élément à la fois constitutif et constructif de ce groupe. Nous pensons que les diverses formes de connaître l'histoire, à travers les approches ou interprétations de chacun des groupes sociaux, ont freiné la recherche en histoire. Et ce, de plusieurs façons.

Prenons l'exemple de la démocratie. Chacun d'entre nous sait qu'elle est née à Athènes. Supposons que j'émette d'idée que la démocratie n'est pas née à Athènes. Aussitôt après, nous assisterons à un véritable lever de boucliers ; on verra dans ma démarche un acte antidémocratique. Pourtant rien ne permet d'affirmer que la démocratie est née à Athènes. Les écrits qui ont été portés à notre connaissance témoignent d'une expérience démocratique à Athènes près de 6 siècles avant Jésus- Christ. Mais une expérience démocratique analogue a pu se produire plusieurs siècles auparavant et en un autre lieu qu'Athènes, sans que nous en soyons informés, les textes relatant cette épisode démocratique ayant tous disparu. Ce n'est pas inenvisageable : l'histoire regorge d'événements réputés uniques et fondateurs jusqu'au moment où l'on en découvre d'autres qui leur étaient antérieurs. Ainsi, l'histoire du Déluge rapportée par la Bible a été en partie détrônée par une autre histoire de déluge racontée plusieurs siècles auparavant dans l’Épopée de Gilgamesh.

Les empiétements respectifs entre des lectures différentes d'une histoire commune induisent chez les chercheurs deux types de comportement : soit une attitude « dure » visant à nier le travail du chercheur appartenant au camp opposé, soit une attitude « douce » visant à apaiser les tensions. Mais dans chaque cas, la vérité historique risque de s'en ressentir (images de 1 à 6).


La Parabole des Talents

Pour commencer, étudions la « Parabole des Talents » dont voici le texte extrait de la Bible (Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30)  :

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole :

  « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un, il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”. Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses,j e t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”. Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !”
»

Voilà donc le texte de la « Parabole des Talents ». Si on le confie à un exégète biblique, on obtient une explication analogue à la suivante extraite d'Internet :
« Rappelons-nous d’abord qu’une parabole est une histoire, un conte, emprunté à la vie, dont le but est la leçon à en tirer. Un peu comme les fables de La Fontaine qui racontent une histoire et se terminent par : « la morale de cette histoire est que… »...et, un peu plus loin : « Tout ce que l’on a, ses qualités ou ses capacités, sont des dons de Dieu. À chacun de les développer, de les faire fructifier. et non d’enterrer ses capacités, ses possibilités, ses dons. La Bonne Nouvelle, c’est aussi le message de Dieu : celui qui l’a reçu, mais qui n’y a pas prêté attention, ne pourra pas grandir, progresser. À l’inverse, celui qui essaye de faire grandir cette relation avec Dieu ne cessera de la faire croître. Dieu donne à tous sa Bonne Nouvelle et son aide, mais il faut savoir l’écouter, la recevoir puis la faire fructifier au quotidien. ».

Si on confie le même texte tiré de l’Évangile de Saint Mathieu à un historien laïque, il déclarera que cela ne le concerne pas, que ce sont des histoires de religion dont il n'a que faire. Certains de ces historiens soupçonnant une manipulation pourront même y voir une tentative d'endoctrinement.

Dans un cas, « l'exégèse biblique -, comme dans l'autre, « l'histoire laïque » , le texte d'origine est négligé. Pourtant, ce texte mérite un examen plus particulier. Notons tout d'abord que ce texte n'est pas le seul à parler de la parabole des talents. L'évangile selon Saint Luc donne une autre version de cette parabole. Cette deuxième version est légèrement différente de la première. Par exemple, dans cette deuxième version, la monnaie utilisée n'est pas le « talent », mais la « mine ». L'existence de deux versions différentes est plutôt un gage d'authenticité que le contraire. Cela signifie que les témoins ne se sont pas préalablement consultés. Notons aussi que ce récit de la Parabole des Talents n'a, en soi, rien d'extraordinaire : pas de miracle comme il en existe dans d'autres pages de la Bible. Qui plus est, ce texte est tout à fait logique : il suffit de remplacer dans la phrase : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. », les mots, « un homme qui partait en voyage » et « serviteurs », par « directeur financier » et « traders » pour obtenir une situation toute d'actualité. C'est en effet chaque jour que des directeurs financiers confient les avoirs de leurs banques à des traders afin que ceux-ci fassent fructifier les sommes investies. De récentes affaires ont fait état de situations même pires lorsque les traders ont dépensé les sommes qui leur avaient été confiées. Remarquons enfin que la « morale » de cette histoire n'a apparemment rien de chrétien. Ce serait plutôt une réflexion philosophique du genre : « Dieu - ou la Nature - fournit à chaque être humain des compétences et des qualités qu'il doit s'efforcer de faire fructifier pour le plus grand bien de tous. »

Nous venons de dire que « l'histoire des talents » est, somme toute, assez banale. Et, en adoptant un point de vue purement « laïque » basé sur l'humanité de Jésus, on peut même envisager que ce n'est pas lui qui l'a inventée, qu'elle s'inspire d'une histoire vraie ou d'un conte qu'il ne fait que rapporter en insistant sur le côté moralisateur. À partir de cette idée de base, on peut déduire de cette historiette des renseignements qui nous semblent très intéressants.

Mais que nous apprend cette parabole des talents ? Tout d'abord qu'un homme est parti pour un long voyage. Lorsqu'il revient « longtemps après », son capital a été multiplié par deux. Il est difficile d'évaluer la durée de ce voyage. D'après le contexte de l'époque, on peut estimer que cette durée est comprise entre un et trois ans. Cela donne un taux de valorisation du capital compris entre 28% par an et 100% par an. Ce nombre est à comparer au taux de valorisation de l'indice du CAC 40 entre les années 1988 et 2019. Ce taux a été multiplié par 6 en 31 ans. Cela correspond à une augmentation annuelle inférieure à 6%. Les taux de l'époque seraient actuellement considérés comme usuraires. Les contemporains de Jésus devaient les estimer normaux. En tout cas, ils ne s'en offusquent pas. On sait que la valeur du taux est fonction de la prise de risque : plus le risque est grand, plus le taux est important. En conséquence, cette histoire nous apprend que en l'an 30 de notre ère, les entrepreneurs (commerçants, négociants, propriétaires terriens) affrontaient de gros risques mais ils pouvaient recourir au soutien d'organismes préteurs.

Il existe une deuxième leçon à tirer de cette histoire. Elle se rapporte à notre comparaison entre les serviteurs du maître et nos actuels traders. La phrase, « Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts » est très certainement une interprétation du traducteur ; l'actualisation d'une pratique de l'époque. Il ne devait pas y avoir en ce temps-là de « banque » ou « d'intérêts », tels que ceux connus actuellement, mais des pratiques financières que le traducteur a associées aux pratiques actuelles. Ainsi, ce qu'il appelle banque pourrait être, par exemple une caisse destinée à recevoir des dons et gérée par un temple ou une institution (par exemple, une légion romaine). Les sommes reçues sont placées. Progressivement, l'organisme qui recevait des dons se transforme en organisme préteur puis emprunteur auprès de simples particuliers. Les taux réservés aux petits épargnants sont inférieurs aux taux du marché. C'est en tout cas ce que nous révèle cette « parabole des talents ». Elle nous révèle en même temps l'existence d'un double système analogue à celui que l'on connaît actuellement : les banques de dépôt (la
« banque » dont parle la «parabole des talents », et les banques d'investissement (le maître et ses serviteurs).

Voilà donc comment un texte d'histoire des religions peut être lu d'une façon profane et nous apprendre beaucoup plus sur l'histoire romaine (ou des peuples associés aux romains) que maints ouvrages écrits par des auteurs anciens ou modernes.

Et, inversement, l'interprétation purement profane peut se révéler profitable à l'exégèse biblique. Car une lecture un peu idyllique du texte de la « parabole des talents » conduit automatiquement à la critique du maître assimilé à Dieu : « Quel est donc ce Maître qui punit sévèrement un de ses serviteurs qui n'avait voulu que conserver la somme qu'on lui avait confiée ? » . Essayons d'actualiser ce texte :  « Un trader s'adresse à son directeur financier en lui disant en substance ceci : « J'ai voulu préserver le capital qui m'avait été confié en le plaçant dans la banque voisine, à un taux d'intérêt de bon père de famille, donc très bas.  ». Quelle sera la réponse du directeur financier ? Nous la connaissons par avance ; « Tu es viré ! ». Et s'il le fait c'est pour deux raisons. Pour la première : le trader n'a pas respecté ses engagements, éventuellement implicites : faire fructifier l'argent qui lui était confié. En ce qui concerne la seconde, le directeur financier peut soupçonner une prise illégale d'intérêt. Pour en revenir au serviteur à qui il a confié un talent, le maître est en droit de soupçonner que ce serviteur n'a pas caché l'argent comme il l'avait affirmé, mais qu'il l'a fait fructifier comme l'ont fait les autres. Et que de ce fait, il a obtenu un talent supplémentaire qu'il a préféré garder pour lui.

Nous n'avons parlé que de la parabole des talents. Mais il est d'autres passages de la Bible qui peuvent nous apprendre beaucoup sur le monde romain : « Rendez à César ce qui est à César », « Paul de Tarse, citoyen romain », « Jésus et Pilate », etc. On m'objectera que nombre d'études ont été réalisées et qu'on a fait le tour de la question. Il existe même des livres comme « La vie quotidienne en Palestine au temps de Jésus » de Daniel Rops source de beaucoup de renseignements. Mais voilà ! Le titre qui indique, « ... au temps de Jésus » place ce livre parmi les ouvrages d'histoire religieuse chrétienne. Et non dans les ouvrages d'histoire laïque.

Les images ci-dessous confirment la différence d'interprétation de la « parabole des talents. D'une part, une lecture un peu puérile de l'histoire biblique (images 4, 5, 6, et 7). D'autre part, des images actuelles d'opérateurs boursiers. Mais ces images font l'objet d'une interprétation tout aussi puérile de la plupart de nos contemporains, le trader étant considéré comme le représentant typique d'un « capitalisme sauvage » qu'il importe d'éradiquer (images 8, 9).


Il est aussi possible que les divers conflits entre historiens de cultures différentes aient sclérosé une grosse partie de la recherche en histoire. Comprenons bien. Que les historiens s'affrontent avec vigueur ou qu'ils évitent l'affrontement, la vérité historique ne peut qu'en pâtir. Mais il y a plus que la vérité. C'est toute la méthode de recherche qui est concernée. Car si le chercheur sait par avance que ses hypothèses seront remises en question par d'autres chercheurs, il n'émet plus d'hypothèse. Or, concernant l'Histoire, tout raisonnement conduit à des hypothèses. Un événement a toujours des causes, causes immédiates ou causes lointaines. Avec des parts de responsabilités de chacune difficiles à évaluer.

Soit les hypothèses sont remplacées par des certitudes brutalement affirmées, soit elles sont évacuées. Il ne reste que des documents (chartes, épigraphies, monnaies, etc.), en eux-mêmes incontestables, mais dont l'interprétation est hypothétique.

Considérons les images 13 à 18 extraites d'un livre sur les monnaies d'Ensérune (site archéologique situé à proximité de Béziers). Ce livre est un catalogue de monnaies. Il ressemble à beaucoup d'autres de la même veine. Les images 14 et 15 sont celles de deux pages de ce livre.

Nous pensons que ces livres de catalogues de monnaie représentent un grand intérêt. Mais un intérêt qui n'apparaît pas immédiatement pour les profanes que nous sommes. Pour bien le comprendre, effectuons une comparaison avec la zoologie et imaginons un livre sur les singes. Les zoologistes qui écrivent sur les singes ont auparavant fait des études très ciblées sur ceux-ci. Sur une population donnée, ils ont identifié chaque individu et pris soin de noter sa taille, son poids, l'état de sa dentition, son rythme cardiaque. Mais il n'y a rien de tout cela dans le livre qu'ils écrivent. Rien que des photographies de ces singes seuls ou en société. Leurs jeux, leurs amours, leurs ennemis, leurs façons de vivre sont décrits avec profusion. Parfois ces descriptions sont soutenues par des vidéos.

Il n'y a rien de comparable à ce type de communication dans les catalogues de monnaies. On aimerait connaître la signification de mots tels que « oboles », « deniers »,
« Massalia ». Bien sûr, il y a des dictionnaires pour cela. Ainsi, pour « obole » la définition est : « Unité de monnaie et de poids de la Grèce antique, qui valait le sixième de la drachme, soit, dans le système attique, 0,71 g. ». Mais une fois que l'on a appris cela, on n'en sait pas plus. Et beaucoup de questions se posent ; « Quel est le pouvoir d'achat d'une obole ? De quand datent celles qui sont décrites ? Quels étaient les circuits commerciaux ? Qui étaient les garants de la valeur de la monnaie ?

Les réponses à ces questions ne peuvent être formulées que sous forme d'hypothèses.

Il faut reconnaître qu'une page comme celle exposée sur l'image 15 n'est pas très engageante . Nous avons présenté des agrandissement de deux monnaies de cette page. L'image 16 est celle de la monnaie 396 et l'image 17 celle de la monnaie 384. Ces deux monnaies présentent au recto une tête humaine et au verso, un cheval solaire. On sait que le cheval solaire, symbole divin, était souvent représenté chez les celtes. La monnaie 2 (image 18) est plus surprenante encore. Elle représente une crois avec, sous les branches de la croix, deux lettres grecques qui semblent être alpha et oméga. Si c'est le cas, on pourrait se trouver en présence d'une sorte de chrisme. Mais un chrisme antérieur à la naissance du Christ.