Le musée archéologique de Naples  

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Nous avons effectué une visite rapide de ce musée en décembre 2007. Toutes les images ci-dessous ont été réalisées lors de cette visite.

Dans une des pages précédentes consacrée aux ruines d'Herculanum, nous avons essayé de justifier nos motivations pour l'étude des cités détruites par l'éruption du Vésuve en automne de l'année 79 : Herculanum, Oplontis, Pompéi. De nombreuses pièces découvertes lors des fouilles de ces cités ont été déposées au musée archéologique de Naples.

Images 1, 2 et 3 : Les très belles mosaïques que nous avons ici semblent représenter des scènes naturalistes : une lionne, un combat de coqs, un lion. Un examen attentif révèle des objets qui ne devraient pas figurer dans de telles scènes : un cor et une branche de houx pour la première, un caducée et une branche de laurier pour la seconde, un amour ailé portant un récipient en verre pour la troisième. Quel sens donner à ces scènes ? S'agit-il d’allégories ? D'expression de mythes ? De manifestations d'une religion ? Pour la dernière de ces images, préfigure-t-elle l'image appelée « Samson et le lion » ?

Images 4 et 5 : Le titre pourrait être « Ulysse maîtrisant le Minotaure » (taureau de l'île de Crète). Nous pensons cependant que la légende des Douze Travaux d'Hercule est insuffisante pour expliquer la profusion de représentations de taureaux dans le monde romain. On sait que le taureau était vénéré dans le culte du dieu Mithra, mais ce n'était certainement pas la seule religion qui en faisait un animal fétiche. Dans la religion chrétienne, le taureau est l'animal-symbole de l'évangéliste Luc.

Image 6 : Encore une scène qui pourrait être faussement naturaliste. Les pigeons s'abreuvent dans un vase contenant des objets non identifiés et, peut-être une grappe de raisin. Cette scène préfigurerait-elle celle des « oiseaux au canthare » représentée un grand nombre de fois sur ce site ?


Images 7 et 8 : Deux scènes représentant des dieux et des déesses. Nous n'en connaissons pas la signification.

Images 9 et 10 ( détail de l'image 9) : Les noces de Poséidon et d'Amphitrite. Dans la mythologie grecque, Amphitrite (en grec ancien : Ἀμφιτρίτη / Amphitrítê) est une Néréide, fille de Nérée et de Doris (ou de Dioné selon certaines sources tardives), épouse de Poséidon. Chez les Romains, elle fut assimilée à la déesse Salacia, déesse des eaux salées. Nous pensons cependant que le mythe de Poséidon n'était pas en son temps considéré comme une gentille historiette. Il devait y avoir un culte attaché aux divinités marines. Herculanum était un port. Certains des habitants étaient des marins qui craignaient les dangers de la mer.

Image 11 : Satyre et Ménade. Compagnons de Dionysos, les satyres accompagnaient aussi d'autres divinités comme Rhéa, Gaïa, Hermès, Héphaïstos ou des nymphes. Ils étaient associés aux Ménades dans le cortège de Dionysos. Nonnos dit qu'ils étaient les fils d'Hermès et de Iphtimé, mais il existe d'autres auteurs qui citent les Naïades. Quelle était la religion associée aux Satyres et aux Ménades. Peut-être une religion de la fécondité ?

Image 12 : Nous n'en connaissons pas la signification.


Images 13 et 14. Cette mosaïque de pavement était intitulée : « Scène érotique ». Nous pensons que c'est un peu plus que cela. Car il faut avoir un fameux sens de l'équilibre pour réussir le petit exploit de l'image 14. Ces scènes sont certainement associées à la fécondité. Fécondité des dieux mais aussi fécondité des hommes.

Il n'est cependant pas certain que toutes les images soient symboliques. En tout cas, nous ne voyons pas de symbolisme dans l'image 15.

De même, nous ne sommes pas certains que la représentation d'acteurs de théâtre traduise un quelconque symbole (image 17).

Quelle pouvait être la religion associée aux Trois Grâces (image 16) ? Nous l'ignorons. Nous savons cependant qu'il pouvait y avoir un culte celte adressé à trois femmes : la déesse mère et ses deux filles. Et dans la région catholique, on connaît un culte vis-à-vis de trois femmes : les Saintes Maries de la Mer.

On ne peut quitter le Musée de Naples sans admirer la magnifique mosaïque de la bataille d'Issus (gagnée par Alexandre le Grand) (image 18).


Datation envisagée

On peut estimer que les fresques du musée archéologique de Naples décrites dans cette page sont au plus antérieures de 50 ans à l'an 79, date de l'éruption du Vésuve.