L'église Saint-Benoît de Malles Venosta
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images de cette page sont extraites de galeries
d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire
L’aspect actuel de l’église remonte en grande partie au XIe
siècle, avec un clocher du XIIe siècle orné de
fenêtres à lancette simple et double qui est cependant le
résultat de nombreuses transformations.
En 1165, elle est devenue la propriété des religieuses
bénédictines qui ont nommé l’église d’après saint Benoît.
Cependant, nous ne connaissons pas la dédicace originelle
de l’église. De l'édifice carolingien composé d’un plan
rectangulaire et de trois absides, il ne reste que deux
murs. En effet, au XVIIe siècle, pour des
raisons de stabilité, deux murs de la structure
carolingienne (murs ouest et sud) ont été démolis. Au
cours du même siècle, les absides ont également été
remplies de déchets et les fresques ont été enduites.
L’église
a été désacralisée à la fin du XVIIIe siècle,
utilisée comme entrepôt puis comme menuiserie.
Les fresques ont été redécouvertes entre 1913 et 1915 par
l’historien de l’art autrichien du Tyrol du Sud, Josef
Garber. Une campagne de restauration ultérieure a été
dirigée par Nicolo Rasmo entre 1962 et 1963.
Description
L’œuvre d’art la plus importante, cependant, sont les
vestiges du cycle de fresques datant du IXe
siècle, parmi les très rares témoignages de la peinture
murale carolingienne en Europe. Aujourd’hui, sur le mur du
fond, il y a à nouveau des absides qui contenaient
probablement à l’origine trois autels, chacun dédié à un
saint. L’autel central est dédié à la figure du Christ,
les autels latéraux à saint Grégoire et à saint Étienne.
Dans les deux piliers qui séparent les niches, il y a des
fresques représentant probablement les deux patrons : un
ecclésiastique offrant le modèle de l’église au Christ et
un homme tenant une épée pour l’identification duquel le
nom d’Unfrido a été proposé, nommé par Charlemagne, comte
de Rhétie. Les deux commanditaires sont représentés avec
une auréole carrée (signum viventis),
utilisée pour des personnalités illustres mais toujours
vivantes. Il s’agit de fresques très ruinées qui,
cependant, devaient à l’origine être encadrées par des
décorations en stuc. Parmi les déchets utilisés pour le
remplissage des absides qui a eu lieu au XVIIe
siècle, des parties de la décoration en stuc et des
fragments des autels ont été trouvés.
L’ensemble
de l’église était autrefois recouvert de fresques, mais
les traces de la plupart des scènes sont minimes. Certains
ont émis l’hypothèse que le cycle représentait saint
Grégoire écrivant des homélies et des épisodes de la vie
du roi David, en relation avec la restauration impériale
de Charlemagne lui-même. Quelques traces de ces fresques
ont été conservées sur le mur nord, mais il est difficile
de définir la signification iconographique des épisodes
représentés. Les fresques sont dues à deux personnalités
distinctes : la première est appelée le Maître des
Portraits, à qui l’on doit les représentations des deux
mécènes du côté de la niche centrale et la décoration du
mur nord, et la seconde appelée le Maître des Niches,
auteur des images des trois absides. Ce dernier se
caractérise par des couleurs vives et contrastées, tandis
que le premier a un plus grand sens de la ligne et du
volume et une couleur plus claire et plus nuancée. Il
s'agit en tout cas de personnalités de très haut niveau
qui, surtout en raison de leur monumentalité solennelle et
de la précision de leur caractérisation physionomique,
sont très probablement d'origine lombarde.
D’autres témoignages de peintures de l’époque sont
extraordinairement concentrés dans cette vallée : dans
l'église de Saint-Proculus à Naturns, et, du côté suisse,
dans le monastère de San Giovanni in Val Müstair. »
Quelques remarques sur le
texte ci-dessus
On retrouve le même paradoxe ou déni d'ancienneté vu dans la
page précédente et dans de multiples autres pages de ce
site. D'une part, l'auteur affirme que «
L’aspect actuel de l’église remonte en grande partie au XIe
siècle,... », et d'autre part, un peu plus loin, il
nous apprend ceci : « De
l'édifice carolingien composé d’un plan rectangulaire et
de trois absides, il ne reste que deux murs.
». Sachant qu'un édifice dit carolingien est daté des
environs du IXe siècle, et qu'une construction
rectangulaire est faite de quatre murs, s'il ne reste que
deux murs sur quatre, c'est tout de même la moitié de la
construction ; deux murs du IXe siècle et deux
autres du XIe siècle. Nous aurions préféré que
l'auteur parle d'une construction du IXe sicle
plutôt que du XIe siècle. D'autant que rien ne
prouve sur les images que les deux murs restaurés aient été
bâtis au XIe siècle.
Analyse de l'architecture
de cet édifice
Observons tout d'abord le clocher (images
1, 2 et 3). Il est décoré d'arcatures lombardes
(datation estimée : an 1050 avec un écart de 50 ans).
La chapelle (images 1, 2,
3 et 4) est à nef unique. Elle peut être comparée
avec la chapelle de l'image précédente. Mais la nef de cette
dernière est prolongée par un chevet à trois absides
semi-circulaire proéminent, alors qu'ici il y a bien trois
absides. Mais celles-ci sont insérées dans le Mur Est. Cette
différence apparemment minime pourrait avoir une
signification et une importance en ce qui concerne la
datation des deux édifices. Nous pensons que l'existence de
trois absides pourrait être en relation avec le culte de la
Trinité. Les divers conciles à partir du IVe
siècle (dont le Concile de Nicée) ont proclamé le dogme de
la Sainte Trinité. Mais nous pensons qu'il a fallu du temps
pour qu'il s'installe dans la pratique. Par exemple, dans la
dédicace d'églises (nous n'en découvrons pas dédiées à la
Sainte Trinité dans les églises très anciennes alors qu'on
en trouve dédiées à Saint Étienne, à la Vierge Marie ou à
Saint Martin. Mais il faut dire que notre connaissance en la
matière est très limitée). Nous pensons donc que le fait de
construire trois absides à l'extérieur permettait d'afficher
l'existence d'un Dieu en trois personnes. Ce devait être un
signe par rapport à certaines hérésies chrétiennes mais
aussi à d'autres religions comme l'Islam. Et cet affichage
n'aurait été possible que tardivement, lorsque la religion
catholique est devenue prépondérante ?
Image
5 : Fragment de fresque du mur Nord. On a là une
probable scène de persécution de deux chrétiens. Ceux-ci
sont maintenus la face contre terre sur des brasiers.
Remarquer l'architecture des bâtisses du fond : sortes de
portiques portant des toits à double pente.
Image 6 :
Fragment de fresque du mur Nord. Devant une série d'arcs
portés par des colonnes, des clercs tonsurés échangent ou
rédigent des livres. À remarquer que tous ces protagonistes
ne portent pas d'auréole.
Image 7 :
Portrait d'un donateur, œuvre du Maître des Portraits. Il
s'agit probablement de l'architecte concepteur du projet.
Nous pensons que les architectes du Moyen-Âge ne
présentaient pas les plans en 2D des projets (plan au sol,
plan en élévation) mais des maquettes. Remarquer que cette
maquette correspond à l'église actuelle.
Image 8 :
Portrait d'un donateur, œuvre du Maître des Portraits. Il
s'agit probablement du seigneur ayant financé le projet.
Image 9 : À droite
dans la niche, fresque d'un Saint (Saint Grégoire ?), œuvre
du Maître des Niches. Sur la gauche, on peut voir les restes
d'une colonnette en stuc. Elle est ajourée, composée
d'entrelacs carolingiens. En haut, sur la corbeille du faux
chapiteau, on peut voir un masque humain.
Image 10 : Fresque
d'un Saint (Saint Martin ?), œuvre du Maître des Niches.
Images 11 et 12 :
restes d'un chancel carolingien. On y voit divers décors
d'entrelacs. Deux panneaux portent le même décor (image
12) : on y voit le même type d'ornement ressemblant
à une fleur de lys vu dans les pages précédentes.
Datation
envisagée pour l'église Saint-Benoît de Malles
Venosta : an 850 avec un écart de 75 ans.