La cathédrale San Vigilio de Trente 

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Nous n'avons pas visité cette cathédrale. Les images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cet édifice nous apprend ceci :

« Basilique paléochrétienne de San Vigilio

Histoire


Le bâtiment, érigé à l’extérieur des murs de la ville romaine de Tridentum , a été utilisé comme basilique-cimetière pour l’enterrement de trois saints missionnaires : le diacre Sisinius, le lecteur Martino et l’hôte Alexandre. Tous trois furent tués dans le Val di Nori le 29 mai 397 par les païens et furent enterrés en ce lieu à la demande de saint Vigile, le troisième évêque de Trente. À sa mort, probablement en 400, Vigile lui-même fut également enterré aux côtés des trois martyrs d’Anaunienne. Au début, le bâtiment jouait donc le rôle d’une basilique-cimetière à caractère funéraire et mémoriel, mais déjà au VIe siècle, l’intérieur faisait l’objet d’un nouvel agencement et la structure s’adaptait à de nouveaux rôles. Le nouvel aménagement concernait la création d’un sol en mosaïque pour couvrir le système funéraire. Entre le IXe et le Xe siècle, la basilique est devenue une cathédrale. Également au IXe siècle, deux chapelles absidales ont été ajoutées sur les côtés, et au XIe siècle, elle a été divisée en trois nefs. Une crypte a également été fouillée et la zone presbytérale a été surélevée.
Un fort renouveau de l’édifice en perspective comme église-cathédrale a eu lieu entre 1004 et 1125. Ce moment coïncide avec le renforcement politique des évêques de Trente grâce à l’accession d'Henri II au trône impérial. La basilique a subi de nombreuses transformations au cours des siècles et le 18 novembre 1145, elle a été consacrée par le patriarche d'Aquilée, Pellegrino, et l’évêque de Trente, Altermanno, auteur des dernières interventions sur la structure. En 1212, l’évêque Federico Vanga a pris la décision de remplacer l’ancienne basilique par la nouvelle cathédrale et la tâche de concevoir l’entreprise a été confiée au constructeur Adamo d'Arogno. Ce n’est qu’après le milieu du XIIIe siècle que l’ancienne basilique a été remplacée par la nouvelle cathédrale et, au fil des siècles, elle a été oubliée. Elle n’a été redécouverte qu’au XXe siècle, grâce aux fouilles dirigées par Iginio Rogger, entre 1964 et 1977.

Description


Les fouilles menées ont permis de redécouvrir l’édifice, permettant de visiter son plan d’origine. Le hall principal est un grand hall (43 m de long, 14 m de large) et est le hall de veille datant de la fin du IVe siècle. Comme nous l’avons déjà mentionné en parlant d’histoire, l’ensemble du bâtiment a fait l’objet d’une importante rénovation monumentale et le sol de la salle Vigilienne a été remplacé par de nombreuses tombes en terre cuite ; pour cette raison, le sol visible est composé d’un réseau uniforme de niches funéraires (tombes souterraines en maçonnerie appelées formae). Il y a plus de deux cents tombes qui, recouvertes et fermées par des dalles, établissent le nouveau niveau du sol surélevé d’environ 50 cm par rapport au précédent. En regardant le hall souterrain principal, il est important de souligner que la véritable largeur de la basilique paléochrétienne serait celle visible derrière les blocs de murs érigés pour soutenir l’église au-dessus. En fait, l’intervention sur l’aménagement de la salle a été radicale car de puissants piliers à base carrée marquent aujourd’hui l’espace en trois nefs à cinq travées. Au cours des grandes innovations qui ont eu lieu au cours des siècles dans l’environnement, un changement contextuel a été la création d’un presbytère dont certains vestiges sont encore conservés. La finition intérieure de la crypte est également liée aux dernières étapes du remaniement, que l’on peut encore voir dans la partie inférieure de sa partie centrale. Entre le VIIIe et le IXe siècle, d’importantes rénovations et un déplacement solennel des reliques des martyrs sont notés selon une réforme liturgique de l’édifice. Les interventions qui se succèdent concernent l’architecture de la façade, un nouvel étage et probablement la subdivision intérieure en nefs. L’intervention ostentatoire réalisée sur le mobilier, c’est-à-dire sur la construction de grands appareils sculpturaux, est cependant l’élément le plus pertinent en termes de preuves archéologiques. En plus de la salle principale, deux chapelles latérales, l’une au sud et l’autre au nord, appartiennent à l’ancienne basilique. Ces deux sanctuaires funéraires ont été érigés à l’époque lombarde et ont donné naissance à un transept. Plusieurs pierres tombales sont présentes à l’intérieur du bâtiment et celles-ci ont conservé des épigraphes commémoratives se référant aux laïcs et aux ecclésiastiques de Trente.

À l’intérieur de la basilique, il y avait une crypte romane tardive qui a été démolie en 1739. De cette dernière, relative à la cathédrale actuelle, vous pouvez encore voir le plan d’étage et divers éléments subsistants des trois entrées principales et des côtés, y compris les fenêtres qui éclairaient la partie située sous le chœur. Dans l’environnement souterrain, il est possible d’observer l’ancienne porte principale et une partie du sol d’origine qui se trouvait à l’extérieur de la basilique. À côté de cela, il y a quelques pierres tombales datant de périodes ultérieures, placées ici, mais provenant de la cathédrale au-dessus, comme celle du prince-évêque Uldarico Frundsberg (mort en 1493) et certains évêques du Trentin du XXe siècle. [...]

Un sarcophage situé à l’intérieur de la salle abrite également les restes de l’évêque Adelpreto qui y a été placé en 1977. Le prince-évêque Adelpreto, figure clé du Moyen-Âge dans le Trentin.

Dans l’abside, il y avait un autel, dont la table est maintenant reconstruite avec des fragments d’une table paléochrétienne. [...]

Les dernières interventions réalisées sur la structure de l’édifice remontent aux premières décennies du XIIe siècle et concernent principalement le presbytère et le chœur. [...]

Au centre de la salle ci-dessous, se trouve l’arche de San Vigilio, une arche en marbre avec une épigraphe en l’honneur des martyrs d'Anaunia et de San Vigilio, une pierre tombale funéraire en marbre de Proconnèse probablement de fabrication vénitienne, datable entre le XIe et le XIIe siècle, qui abritait autrefois les restes du saint patron de la ville. La crypte abrite l’autel dédié à Saint Maxentia. »


Commentaires de ce texte

Il a été produit de l’italien grâce à un programme de traduction automatique. En conséquence, certaines des expressions sont difficiles à comprendre. Surtout, il est difficile de faire le lien entre le discours proposé et les éléments d’architecture de l’édifice. Si on se doute bien que le « hall principal ... datant de la fin du IVe siècle » ainsi que « le nouvel aménagement (du VIe siècle) concernant la création d’un sol en mosaïque pour couvrir le système funéraire. » ont été découverts lors des fouilles de la crypte, qu’en est-il de ce qui reste des édifices successifs ainsi évoqués ? : « Entre le IXe et le Xe siècle, la basilique est devenue une cathédrale », puis, « Un fort renouveau de l’édifice en perspective comme église-cathédrale a eu lieu entre 1004 et 1125. », puis, « La basilique a subi de nombreuses transformations au cours des siècles et le 18 novembre 1145, elle a été consacrée. », et encore, « En 1212, l’évêque Federico Vanga a pris la décision de remplacer l’ancienne basilique par la nouvelle cathédrale. », et enfin, « Ce n’est qu’après le milieu du XIIIe siècle que l’ancienne basilique a été remplacée par la nouvelle cathédrale ». Le tout est dit sur le ton de la certitude mais nous n’apprenons pas grand-chose sur les transformations opérées et parfois les renseignements apportés se heurtent au simple bon sens. Ainsi, revenons à la phrase, « Un fort renouveau de l’édifice ... a eu lieu entre 1004 et 1125.». Par leur précision, les dates de 1004 et 1125 donnent du crédit à l’affirmation. Mais comment ont été trouvées ces dates ? Par expérience, nous devinons que ces dates sont issues de textes authentiques datés de 1004 et de 1125. Mais rien n’est dit sur le contenu de ces documents authentiques qui peuvent n’avoir qu’un rapport lointain avec les constructions (ce qui est presque toujours le cas). De plus, la phrase laisse entendre que le renouveau est le résultat d’un unique projet de construction qui se serait déroulé en 121 ans. C’est contraire à ce qui se déroule dans la pratique. Tout projet de construction aussi important soit-il doit être achevé dans les dix ans qui suivent sa mise en place. Dans le cas présent, s’il y a eu des constructions entre 1004 et 1125, elles ont été le résultat de plusieurs projets différents indépendants les uns des autres.

Les images de 1 à 5 présentent un édifice de transition entre le roman et le gothique, qui, de toute façon, a subi plusieurs étapes de travaux difficiles à détecter. Ainsi la partie inférieure de la façade Ouest (image 1) est romane mais la grande rosace au-dessus du portail est gothique. La façade Nord (image 3) témoigne d’un art roman tardif. Mais, à l’inverse, l’intérieur (images 4 et 5) fait plus penser au gothique qu’au roman.

On n’est cependant pas tout à faut dans le gothique : à l’extérieur, on ne voit pas d’arc boutant, à l’intérieur, on ne voit pas les triforiums ou autres tribunes qui ornent nombre d’églises gothiques. Une question se pose concernant les croisées d’ogives qui constituent la couverture du vaisseau central. Font-elles partie du projet
d’origine ? Ou sont-elles un ajout postérieur ? Toute notre étude sur l’architecture des églises repose sur l’analyse des piliers. En effet? l’architecte qui réalise le plan du projet initial doit prévoir comment il va couvrir l’édifice. Et il imagine le type de pilier en fonction du projet de couverture choisi. Si, ultérieurement, on décide de changer de couverture? on est obligé de changer la forme des piliers. Il serait donc intéressant de savoir si, dès le projet initial, il était prévu de construire des voûtes en croisée d’ogives. Nous estimons en effet que la croisée d’ogives est le signe distinctif principal de l’architecture gothique.


La (ou les) basilique(s) primitive(s)

Bien que le texte ci-dessus laisse entendre qu’il y a eu plusieurs constructions repérées par les fouilles de la crypte : un « hall » à la fin du IVe siècle, une construction au VIe siècle (mais ce ne serait peut-être qu’une surélévation du niveau de la nef précédente), « d’importantes rénovations aux VIIIe et IXe siècles », « Un fort renouveau ... a eu lieu entre 1004 et 1125. » (c’est-à-dire avant les constructions actuelles). Le plan de l'image 6 issu des fouilles de la crypte ne traduit pas tout a fait ces diverses étapes de travaux.

Mais examinons la légende qui accompagnait ce plan : « Les fondations de la basilique sont marquées en vert. Sont indiqués, en orange, les deux bras de transept avec leurs petites absides ajoutés plus tard, en rouge, la crypte et la construction qui a commencé au XIe siècle. Au fond de l’extérieur, les murs et les contours de la cathédrale d’aujourd’hui. » Nous pensons que la dernière phrase désigne la partie non dessinée en traits pleins.

Nous repérons sur ce plan des éléments intéressants. Selon la légende associée au plan, les murs de la basilique primitive seraient en vert et les parties nouvelles construites au XIe siècle seraient en rouge. En se conformant à ce plan, la basilique primitive aurait eu une nef à un seul vaisseau. Nous émettons des réserves sur cette analyse. Tout d’abord parce que nous avons constaté que le modèle des premières basiliques chrétiennes n’est pas celui des nefs uniques mais des nefs multiples, en général à trois vaisseaux. Il y a plusieurs raisons à cela. L’une d’entre elles étant de partager le groupe des fidèles : les baptisés occupant le vaisseau central, les catéchumènes occupant les collatéraux. Mais une autre raison est plus simple : la nef est une sorte de grand rectangle. Ce rectangle est a priori illimité en longueur. En fait, il est limité car il faut que la voix du prédicateur atteigne le fond de l’église, mais on peut avoir des longueurs jusqu’à 50 m. Cet espace est par contre limité en largeur. Car si on veut que la nef ait un toit, il faut poser une charpente en bois. Et certaines poutres maîtresses de cette charpente doivent avoir une longueur au moins égale à la largeur intérieure du vaisseau de nef, et une épaisseur importante pour supporter la masse de la toiture. Nous estimons que dans ces conditions, la largeur d’un vaisseau de nef ne peut excéder 12, 5 mètres. L‘adjonction de collatéraux permet donc d’augmenter notablement la largeur de l’église et en conséquence la superficie de la nef qui est doublée pour une nef à trois vaisseaux, triplée pour une nef à 5 vaisseaux. Bien entendu, cette analyse n’est valable que pour les nefs charpentées.

Dans le cas présent, nous avons essayé d’évaluer la largeur de la nef entre les murs verts. Nous trouvons 13, 5 mètres, une largeur supérieure au maximum de 12, 5 mètres que nous avions fixé. Bien entendu, toute notre analyse est à reprendre et à vérifier. Mais dans l’immédiat, nous pouvons dire qu’il y a de fortes chances que la nef de l’église primitive était à trois vaisseaux et que les piliers de cette église primitive devaient être à l’emplacement des piliers symbolisés par les carrés en rouge.

Poursuivons notre analyse de ce plan. Nous avons donc une basilique primitive à trois vaisseaux. Mais on s’aperçoit que si on prolonge les murs extérieurs de cette basilique au-delà du transept, on atteint les murs des absidioles. Et on réalise que l’on a le plan d’une église à nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux, un modèle rencontré fréquemment.

Notre hypothèse est la suivante. Il y aurait eu à l’origine une basilique à nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement. Cette basilique aurait été cimétériale. C’est-à-dire qu’elle aurait été utilisée comme cimetière pour accueillir des tombes. Ultérieurement, une partie de la nef aurait été transformée en transept. La création de la crypte aurait été faite plus tard. Mais cette crypte aurait été édifiée à l’intérieur de la basilique préexistante par séparation de l’église en deux étages : à l’étage inférieur, la crypte, à l’étage supérieur, le lieu réservé au culte. Pour terminer, l’ensemble aurait été détruit dans la deuxième moitié du XIIe sièîcle pour construire l’édifice actuel.

Image 8. Crypte : l’autel principal.

Image 9 : Restes d’une mosaïque romaine. On reconnaît des motifs de croix pattées, des entrelacs. Nous pensons (sans certitude) que ces mosaïques datent du IVe ou Ve siècle. Mais il faudrait opérer des comparaisons que, jusqu’à présent, nous ne sommes pas en mesure de faire (l’étude des mosaïques tunisiennes est en projet).

Image 10. Autres restes d’une mosaïque romaine. : sinusoïde avec fleur de lotus. Entrelacs avec probablement un « nœud de Salomon »

Images 11 et 12 : Il s’agit sans doute de ce qui est appelé « l’arche de San Vigilio ». Ce serait une pierre tombale. Mais elle semble aménagée en autel. La partie supérieure est évidée comme le sont des tables d’autel datables de la fin du premier millénaire.

Image 13 : Très beau fragment de fresque, semble-t-il d’inspiration byzantine. Le personnage de droite pourrait être le Christ, entouré de son nimbe crucifère.

Image 14 : Belle cuve de sarcophage portant des croix pattées. Datation envisagée : an 475 avec un écart de 100 ans.

Image 15 : Éléments d’un chancel carolingien. Si la partie située à droite révèle tout un réseau de tiges entrelacées encadrant diverses sortes de fleurons ou rosaces, le tout très détaillé, dans la partie de gauche, les entrelacs délimitent neuf petits carrés contenant tout un petit bestiaire. Ainsi, en partant du haut, une licorne dominant un lion, un oiseau fantastique, un cerf, puis, en dessous, un animal crachant du feu, un loup dressé à la verticale, un quadrupède, et enfin, un griffon, un aigle impérial, un autre griffon.


Datation envisagée pour la cathédrale San Vigilio de Trente (basilique primitive découverte par les fouilles) : an 550 avec un écart de 100 ans.