La crypte de San Biagio à Serra San’t Abbondio
La page
du site Internet iluoghidelsilenzio.it
relative à ce monument, obtenue de l'italien par un
traducteur automatique, nous apprend ceci (extraits) :
« La
construction de la crypte de San Biagio remonte à l’époque
de la propagation du christianisme le long de la vallée de
Cesano, ancien territoire du Galli Senoni, ... La
construction de la crypte, bien qu’avec une certaine
incertitude, remonte à une époque antérieure à l’âge
carolingien (VIIe - VIIIe siècles).
Les éléments architecturaux les plus caractéristiques qui
témoignent de la réutilisation des matériaux d'anciens
bâtiments païens sont les quatre colonnes qui bordent les
trois nefs de la partie centrale de la crypte. Ces quatre
colonnes sont d’une exécution différente : une ronde, une
carrée aux coins pointus, une carrée aux coins biseautés
et la dernière, toujours carrée avec des coins biseautés,
mais placée sur une base circulaire.
Les colonnes sont surmontées de coussins grossiers qui
servent de chapiteaux de contact entre les colonnes
elles-mêmes et les arcs au-dessus, mettant en évidence un
exemple typique de l’architecture byzantine.
En plus du compartiment central formé par les trois
petites nefs, sur les côtés de l’abside, il y a deux
grandes arches qui permettent l'accès aux deux chapelles
latérales se terminant par de petites absides circulaires.
La crypte est surmontée d’une chapelle supérieure,
l’église actuelle du cimetière, mais il n’y a aucun lien
entre les deux structures.
Un élément très intéressant de la crypte est l’autel,
composé d’une dalle de granit d’environ 15 centimètres
d’épaisseur (selon la tradition, un autel sacrificiel du
temple païen) placée sur une base carrée de surface plus
petite, et précédé d’une prédelle aussi composée d’une
dalle de granit reposant sur le sol.
Cette brève description d’un joyau aussi précieux de
l’architecture chrétienne ancienne ne suffit certainement
pas à illustrer la singularité de la crypte de
Saint-Blaise. Seule une visite minutieuse peut révéler
tous ces éléments qui ne sont pas faciles à décrire, déjà
saisis et mis en valeur par les experts et les visiteurs
illustres. [...} ».
Nous n'avons que peu modifié cette traduction automatique,
l'estimant parfaitement compréhensible malgré certaines
imperfections.
Nous n'avons pas visité cette crypte. Les images ci-après
sont extraites d'Internet.
Le texte ci-dessus, apparemment dithyrambique, correspond-il
à la réalité ?
Nous ne voyons pas apparemment d'indice permettant
d'envisager une très haute antiquité. Les indications
précises fournies dans ce texte permettent de penser qu'il y
avait auparavant une église à nef à trois vaisseaux avec
trois absides en prolongement des trois vaisseaux. C'est le
cas le plus fréquent que nous connaissions. Ultérieurement,
aux alentours de l'an mille, le chœur de cette église,
comprenant les trois absides et une petite partie de nef,
aurait été partagé en deux par un plancher horizontal. La
partie supérieure aurait accueilli l'autel principal. La
partie inférieure aurait servi de réceptacle aux reliques.
Cette partie inférieure, la crypte, était sombre et
probablement enfumée. Il n'était pas nécessaire qu'elle soit
décorée. En conséquence, on a utilisé pour construire les
piliers et les chapiteaux, du matériel de récupération. Le
seul soin apporté à la construction devait être réservé aux
voûtes destinées à supporter le plancher horizontal. Plus
tard encore, l'église supérieure a disparu et une chapelle à
une seule abside l'a remplacée.
L'ancienne église à nef à trois vaisseaux était probablement
antérieure à l'an mille. Mais nous ne pensons pas que sa
fondation remonte à l'antiquité.
Comment alors expliquer l'enthousiasme du rédacteur du texte
Internet ? D'une part, il doit y avoir du chauvinisme de la
part du rédacteur de ce texte, le souhait de faire accepter
le monument de son petit « coin » si distinct des autres.
Mais nous pensons qu'il y aussi d'autres raisons liées aux
préjugés ou positions décrétées par avance«, des « a priori
». Nous pouvons citer deux de ces « a priori ». Le premier
consiste à affirmer que, hormis les monuments romains, tous
les monuments antérieurs à l'an mille ont été détruits par
les invasions barbares. En conséquence, les monuments encore
debout sont postérieurs à l'an mille. Et seuls les ruines
sont susceptibles d'être antérieures à l'an mille. Le
deuxième de ces « a priori » consiste à dire que les cryptes
sont les édifices les plus anciens. Certes, comme il a été
dit plus haut, les cryptes sont construites à l'intérieur
d'un bâtiment ancien. Mais de ce bâtiment ancien, il ne
reste que les murs extérieurs. Quant aux autres parties de
la crypte, piliers, chapiteaux, voûtes, c'est-à-dire tout ce
qui fait le charme de la crypte, il a été installé
postérieurement. Ces deux particularités, l'existence d'une
crypte et de ruines, aurait conduit la personne ayant
inspiré ce texte à envisager pour cette crypte une très
haute antiquité.
Une tel comportement basé sur des préjugés ou des « a priori
» peut paraître enfantin et nous sommes persuadés que les
auteurs de tels textes se défendraient de l'utiliser.
Cependant, nous pensons que les préjugés sont tenaces et
qu'ils influencent fortement les comportements.
Datation
envisagée pour la crypte de San Biagio à Serra
San’t Abbondio : an 900 avec un écart de 100 ans.