La Torre Gerosolimitana de San't Elpidio a Mare 

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C'est la « Tour de Jérusalem ».

Voici des extraits de la page du site Internet iluoghidelsilenzio.it consacrée à cette tour, obtenue de l'italien par un traducteur en ligne. Nous n'avons que peu modifié cette traduction automatique, l'estimant parfaitement compréhensible malgré certaines imperfections.

« Construite au XIVe siècle, elle constitue à certains égards une énigme parmi les bâtiments fortifiés des Marches, car sa signification symbolique et son utilité ne sont pas claires. La tour se dresse sur le point culminant de la ville et atteint 28 mètres de hauteur. Sa largeur est constante et sa porte d’entrée est au niveau du sol, contrairement aux types fréquents de portails placés à une altitude élevée par rapport au sol. Au-dessus de l’horloge, sur la façade, il y a une croix maltaise à huit points et au-dessus de la porte d’entrée, un tympan avec le « Christ triomphant », d’origine préromane claire, probablement en provenance de l’abbaye impériale de Santa Croce al Chienti. […] ».

Nous conseillons au lecteur la lecture complète de ce texte d'Alessandra Di Ruscio, qui attribue à cette tour un rôle plus symbolique que fonctionnel. En tout cas, le fait que son entrée se situe au niveau du sol montre que son rôle ne devait pas être défensif. Toutes les tours défensives du Moyen-Âge ont une entrée située à plus de deux mètres au-dessus du sol.

Nous ne l'avons pas visitée. Les images ci-après sont extraites d'Internet. Nous ne voyons pas à partir de ces images ainsi que d'autres du site iluoghidelsilenzio.it ce qui justifie une datation du XIVe siècle. Bien au contraire, il nous semble que si cette tour était du XIVe siècle, ses divers étages devraient être voûtés en croisées d'ogives (les croisées d'ogives faisant office de raidisseurs de la structure).

L'intérêt principal se porte sur le tympan de l'image 3. Dans la page du site Internet Wikipedia réservée à San't Elpidio a Mare, il est daté du XIIIe siècle. Madame Alessandra Di Ruscio ne commet pas cette erreur. On est bien en présence d'une œuvre préromane. Et une œuvre de haute qualité. Le Christ est représenté en croix dans une attitude d'accueil, un peu comme un orant. Sa tête ronde porte une barbichette, son pagne est tenu par un ceinturon fermé par une boucle (on songe aux plaque-boucles de ceinturon dites « mérovingiennes »). La croix est une croix pattée hampée. Sous la croix, on peut voir un lion crachant des feuillages. En fait il s'agit d'un enchevêtrement plus complexe : de la gueule de lion, part une seule ramure qui se diversifie en entrelacs de feuillages finissant par se répartir dans tout l'espace restant. Remarquons qu'une des pattes du lion se retourne pour devenir la hampe de la croix. La métaphore est simple, peut-être trop simpliste : le pouvoir temporel représenté par le lion est là pour soutenir la croix.


Certains détails de ce tympan, la croix pattée, les feuilles largement étalées, font penser à l'art des Goths.

Datation envisagée pour la Torre Gerosolimitana de San't Elpidio a Mare : an 1000 avec un écart de 100 ans.

Datation envisagée pour le tympan de la Torre Gerosolimitana : an 700 avec un écart de 200 ans.