Les thermes gallo-romains de Cassinomagus à Chassenon
Grâce à la visite de ce site par Alain et Anne-Marie Le
Stang, en septembre 2020, nous pouvons compléter l'étude,
initiée en juillet 2018, sur les monuments de Charente. Les
photographies de cette page ont été prises par eux lors de
cette visite.
Un panonceau à l'entrée du site nous donne l'information
suivante : « Cassinomagus est le
nom d'une agglomération secondaire gallo-romaine de 130
hectares. Son nom viendrait du gaulois “cassano”, “chêne”,
et de “mago”, “marché”, soit le “marché aux chênes”. Le
parc conserve actuellement les vestiges d'un ensemble de
monuments publics : un temple, un aqueduc, un édifice de
spectacles et des thermes. Les thermes sont un édifice
unique en France de par leur état de conservation
exceptionnel. Leur construction remonte à la fin du
premier siècle après J.-C. Ils sont utilisés comme bains
publics jusqu'au troisième siècle après J.-C. »
Nous n'avons que peu de remarques à
faire sur ces thermes gallo-romains. Sur le nom d'abord :
«cassanomagus». On nous explique que ce nom signifie «marché
aux chênes». Cette appellation nous semble en contradiction
avec la pratique de désigner une ville du nom de la tribu
qui l'habite. Ainsi la tribu des parisii est à l'origine du
mot Paris. Il est possible que le territoire d'alors ait été
occupé par une tribu appelée «les cassanii». Dont le nom
était peut-être issu de cassan=chêne, peuple occupant le
pays des chênes.
Nous nous posons la question suivante : serait-il possible
que les villes dont le nom est terminé en «magus» soient des
villes situées en frontière de provinces romaines ? Nous s
avons que c'est le cas de Bram, l'ancienne Eburomagus, sur
la route entre Carcassonne et Toulouse. Y en -a-t-il
d'autres ?
À l'intérieur du chantier de fouilles, de grands panneaux
permettent de reconstituer l'état antérieur (images
5 et 6).
Sur les images
9, 10, 11 et 12, on constate que les murs sont
constitués d'une alternance de lits de pierre (des petits
moellons sur une grande hauteur d'au moins un mètre) et de
briques (faible épaisseur de quelques centimètres). Nous ne
connaissons pas la raison de ce type de construction.
Nous remarquons seulement que le même genre de construction
se retrouve dans des constructions datées par les historiens
de l'art du IVesiècle : fortifications dites «du
Bas-Empire» du Nord de la France ; dans les fortifications
du Mans datées du VIeou VIIesiècle ;
dans le château d'Angers daté du XIesiècle. Et
donc ici, dans les thermes de Cassinomagus datés du I
er siècle. Mais plus du tout dans les constructions
postérieures au XIesiècle.
Nous pensons qu'un tel écart de près de mille ans est trop
important. Il est temps d'effectuer une remise en question
sur l'ensemble des datations. Attention! Nous ne devons pas
nous tromper sur l'expression «remettre en question». Bien
souvent elle a été interprétée dans le sens de «contester».
Le sens original est bien de s'interroger, de poser question
: « comment a-t-on fait pour trouver telle date? ». C'est ce
que nous avons fait en ce qui concerne la datation des
édifices dits «romans». Et nous nous sommes aperçus que bon
nombre des datations étaient purement arbitraires,
focalisées sur un an mille que les historiens avaient peur
de franchir.
Cette remise en question que nous avons développée vis-à-vis
des monuments romans et de l'an mille, nous pensons qu'elle
doit aussi se poser vis-à-vis des monuments romains et de
l'an 100 de notre ère.
Datation envisagée pour
les thermes gallo-romains de Cassinomagus : an 200 avec un
écart de 200 ans.