Le Fort de Buoux
Notre visite effectuée au Fort de Buoux
nous a permis de découvrir un site exceptionnel (images
1 et 2), ainsi que les restes d’importantes
fortifications (images 3, 4, 5, 6 et 7).
Existe-t-il dans ce château des parties
susceptibles d’être antérieures à l’an 1000 ? Si on se fie
seulement aux images 5, 7
et 8, ces fortifications datent du XIVeou
XVesiècle par la présence d’ouvertures en
forme d’archères caractéristiques de cette période.
Cependant, nous savons que de toutes les constructions, les
fortifications sont les plus difficiles à dater. Elles sont
rapidement édifiées lorsqu’il y a menace de guerre et tout
aussi rapidement démantelées s’il y a eu une défaite. Elles
sont aussi démantelées si la paix s’avère durable. Et
rebâties si la guerre reprend. En conséquence, des parties
très anciennes peuvent coexister avec des parties récentes.
D’autres parties de ce château semblent nettement plus
anciennes. C’est le cas de la salle creusée dans le roc (image 9). On remarque
la présence de silos (image
10) ou de citernes (image
11).
Le plan de l'image
13 montre que des constructions dites romanes ont
précédé la construction gothique (images
14 à 17). Il est possible que ces constructions
romanes soient antérieures à l’an mille. Remarquons que nous
avons déjà décrit à plusieurs reprises l’évolution de ce
type de construction. Le plan fait en effet apparaître que
l’église primitive était à plan rectangulaire et devait être
charpentée. Elle a été postérieurement - à la fin du XIIesiècle
ou au début du XIIIesiècle - voûtée. Pour cela,
des pilastres ont été placés sur les murs intérieurs afin de
porter des arcs permettant de doubler l’épaisseur des murs
gouttereaux. Des contreforts ont été ajoutés à l’extérieur.
Mais le témoignage le plus important
d’une ancienneté de ce fort est la présence de tombes
rupestres (images de 20
à 27). Ces tombes sont de forme losangique mais
celles que l’on voit ne possèdent pas de logette
céphalique. Leur datation serait du VIeou VIIesiècle.
Ces tombes sont très endommagées. Il est possible que le
site ait été utilisé comme carrière.
Nous pensons que le site a été occupé au cours du premier
millénaire par une population barbare qui y a enterré ses
morts. Plus tard, le site a été fortifié. Il aurait été au
fur et à mesure abandonné à partir du XVesiècle.