Églises de Sarthe susceptibles de dater du premier millénaire 

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Il nous a été très difficile d’effectuer une étude sur les églises de ce département. Et ce, pour plusieurs raisons. D’une part, nous ne l’avons que très peu visité. Ensuite, les églises romanes y sont rares. Ce sont des églises à nef unique (les églises à nef triple sont plus faciles à dater). Elles sont très peu ornées (l’ornementation peut orienter une datation). La plupart des images trouvées sur Internet ne montrent que l’extérieur.



L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Brûlon

Les images 1 et 2 sont celles d’un édifice ayant subi beaucoup de transformations. De nombreuses parties ont êté bâties en petit appareil. Ce qui témoignerait d’une ancienneté dans l’art roman. Cependant l’ancienneté n’est pas avérée. Les larges transepts sur lesquels sont greffées des absidioles apparaissent tardivement au Premier Millénaire. Nous datons cette église peu après l’an 1000, mais avec une forte incertitude.




La Chapelle d’Étival de Chemiré-en-Charnie

Nous témoignons d’une prudence analogue vis-à-vis de la chapelle d’Étival que nous n’avons pas visitée. Il semblerait que l’abside semi-circulaire de l'image 3 ne soit pas en prolongement de la nef mais accolée à celle-ci côté Sud. Si c’est le cas, cela signifierait que le chevet est plat, donc l’église pourrait dater du premier millénaire.



L’église Notre-Dame de Chevillé

Plusieurs raisons militent en faveur d’une ancienneté (aux alentours de l’an 1000) de cette église. La nef unique est probablement charpentée, la voûte apparente semblant être une fausse voûte (image 7). L’arc triomphal semble être légèrement outrepassé.




L’église Saint-Rémy de Saint-Rémy-de-Sillé

Le mur Sud de cet édifice est construit en petit appareil. Ce mur est soutenu par des contreforts qui présentent un décor polychrome (pierres noires et blanches en alternance). Nous avons déjà vu ce type de décor à Saint-Julien-d’Olargues dans l’Hérault. Il ne faut cependant pas déduire grand-chose de ce qui peut être qu’une simple coïncidence.


L’église Saint-Martin de Sarcé

Le portail de cette église (image 11) présente un très grand intérêt pour ses sculptures malheureusement non visibles sur la photo. Ces sculptures présentent des personnages inscrits dans des entrelacs. Il faudrait faire une étude sur ces sculptures, qui, jusqu’à présent, ne semblent pas s’apparenter à d’autres sculptures. A priori le portail semble dater du XIe siècle. Mais ces sculptures introduisent un doute sur la datation. En effet, les thèmes représentés semblent antérieurs à l’an 1000. Il est aussi possible que ces sculptures aient été réalisées pour un peuple particulier habitant cette partie de la Sarthe. On a en effet fortement négligé jusqu’à présent le fait que l’ancienne Gaule était occupée par des peuples d’origines différentes cités par certains textes. Il est possible que, comme c’était le cas en Afrique Noire, jusqu’au XXesiècle, chacun de ces peuples ait conservé sa propre identité et qu’il ait manifesté cette identité sur le plan artistique.


Souligné-Flacé : Chapelle Saint-Jean-Baptiste de Flacé

Cette chapelle présente certains traits caractéristiques d’une église de peu antérieure à l’an 1000 : fenêtres rares et étroites, toit à forte pente permettant d’envisager une nef charpentée. Mais une vérification est nécessaire (image 13).




Église Saint-Martin de Soulitré

L'image 14 ne semble pas montrer une église a priori très ancienne. Néanmoins la façade Nord (partiellement visible sur la photo) est bâtie en petit appareil. Par ailleurs, les restes d’une porte murée, dont le tympan est constitué d’un damier de pierres, font envisager une ancienneté antérieure à l’an 1000.


L’église des Saints-Corneille-et-Cyprien de Tennie

Au vu des images, la première impression est de se trouver en présence d’une église romane du XIesiècle. La porte (image 15) semble dater de cette période. Cependant, il nous faut reconnaître que nous n’avons pas engrangé suffisamment de données sur les portes pour permettre de l’affirmer. Les chapiteaux quant à eux
(images 17 et 18) sont romans. Mais d’un premier art roman (décoration géométrique et à entrelacs des tailloirs, forme empâtée des chapiteaux). L’arc triomphal (image 16) semble outrepassé. Toujours sur l'image 16, on constate l’existence de deux petites ouvertures, situées de part et d’autre de l’arc triomphal, qui permettent l’accès direct aux croisillons du transept. Nous pensons qu’il existe deux explications possibles à l’existence de ces deux ouvertures. Soit la nef primitive était à trois vaisseaux et ces ouvertures permettaient d’accéder aux collatéraux. Soit la croisée du transept a été rétrécie en largeur : la nef était trop large; des piliers de croisée ont été installés pour porter des arcs (dont l’arc triomphal). Il restait de la place entre les piliers et les murs. Elle a permis de ménager les ouvertures.

Mais la meilleure preuve d’ancienneté n’est pas là. Elle se trouve dans une porte surmontée d’un toit en bâtière (non représentée ici). Celui-ci est décoré de deux lions. Nous estimons que ce type de porte date du VIIIeou du IXesiècle.