Estimations à partir des livres de la collection Zodiaque 

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Nous avons déjà effectué une évaluation du nombre de monuments du Moyen-âge dans la page intitulée « La « Vérité » extraite des guides touristiques ».
Mais cette recherche effectuée à partir des Guides Verts Michelin ne prenait en compte que les monuments les plus dignes d’intérêt. Il était nécessaire d’approfondir la question. C’est ce qu’on a fait en utilisant les livres de la Collection Zodiaque qui décrivent les monuments romans des diverses provinces de France. Le décompte par régions de ces monuments a été placé en fin de page.

Nous avons estimé à, environ 4600, le nombre de monuments de France, principalement des églises, antérieurs à l’an 1200. Ces édifices sont, pour la plupart, encore en état et visitables.

Parmi ces 4600 édifices certains sont attribuables au XIIe siècle, d’autres au XIesiècle, d’autres au Xe, etc.

Nous conviendrons de nous arrêter au Vesiècle.

Nous avons vu précédemment que rien ne prouvait qu’il y ait eu des destructions massives de monuments vers l’an 1000. Ni d’ailleurs dans les siècles antérieurs.

Nous allons admettre à présent qu’il y a eu un rythme régulier de constructions de réparations et de destructions entre le Ve et le XIIesiècle.

Revenons au nombre de monuments antérieurs à l’an 1200 et qui a été estimé à 4600. Parmi ces monuments, certains sont du XIIe siècle, d’autres du XIe, d’autres du Xe siècle, etc.. Si le rythme a été régulier, le nombre de monuments du XIIeest plus important que celui du XIe, lequel est plus important que celui du Xe etc.

De combien ? C’est difficile à estimer. Mais posons un pourcentage de diminution qui semble normal : -30%. Ceci signifie que l’effectif d’un siècle est de 30% inférieur à celui du siècle suivant. Ou encore si on connaît l’effectif du XIIesiècle, il suffit de multiplier par 0,7 pour obtenir celui du XIesiècle puis encore par 0,7 pour celui du Xesiècle, ..


Total XIIe XIe Xe IXe VIIIe VIIe VIe Ve taux C.M.   Total-(12+11)
4600 1464 1025 718 503 352 246 172 120 -30% 0,7   2111
4600 1871 1123 674 404 242 145 87 52 -40% 0,6   1606
4600 2309 1155 578 289 145 73 37 19 -50% 0,5   1136
4600 2762 1105 442 177 71 28 11 4 -60% 0,4   733

Tableau 1 :
  Diagramme donnant la répartition du nombre d’édifices pour un total de 4600


Le diagramme ci-dessus constitue un essai de modélisation:
La première colonne donne le nombre total d’édifices antérieurs à 1200. C’est le nombre déjà donné de 4600.
La deuxième colonne donne l'effectif au XIIe siècle , la troisième, l’effectif au XIe siècle … et ainsi de suite.
La colonne « taux » indique le pourcentage de diminution par siècle (en remontant les siècles). Et l’avant dernière est le coefficient multiplicateur C.M..

L’effectif u au XIIesiècle est calculé de façon que la somme des effectifs des 8 siècles (du XIIeau Ve) soit égale à 4600. Par exemple, pour C.M. = 0,7, en appliquant une formule des progressions géométriques, on veut donc que u.(1-C.M.8)=(1-C.M.).4600, ce qui donne u=1464. Les matheux apprécieront !
On voit ainsi sur la première ligne que si on applique un taux de diminution de 30%. on obtiendra 1464 édifices au XIIesiècle, 1025 au XIe siècle, etc.

Ce qui nous devrait nous intéresser le plus est la dernière colonne (Total-XIIe-XIe) qui permet de connaître le nombre d’édifices antérieurs à l’an mille (parmi les 4600 édifices identifiés).

On voit qu’il y en a 2111 pour un taux de -30% et 733 pour un taux de -60% . Ce dernier taux étant nettement moins crédible que le premier.

On voit que ces nombres sont très importants. Ces nombres sont à comparer au décompte effectué dans la revue « L’archéologue » (image 2 ci-dessous). Revue pourtant récente (août 2011) qui ne décrit qu’une trentaine d’édifices. Et la revue ne mentionne pas l’existence d’autres monuments La projection que nous venons de faire nous permet d’avancer l’idée due que le nombre réel doit être de 20 à 60 fois plus important.

Mais les livres de la collection Zodiaque n’ont pas que cette utilité. Déjà ils ont permis de repérer et de compter les monuments (image 3). Ils permettent aussi de repérer par l’étude d’une photographie ou d’un plan aussi petit soit-il (image 4) le détail permettant d’envisager une datation avancée.

Sur ces deux pages extraites du livre « Auvergne Romane » on peut, par la seule lecture du plan avancer l’idée que les églises de Bionnay et de Saint Germain des Fossés sont antérieures à l’an mille. Mais, bien sûr, il faut avant de l’affirmer, faire une visite de ces églises.

Livres de la collection Zodiaque :




1 Alpes Romanes NC
2 Alsace Romane :  47
3 Angoumois Roman :  117
4 Anjou Roman :  37
5 Auvergne Roman :  211
6 Berry  Roman :  166
7 Bourgogne Romane :  193
8 Bretagne Romane  NC
9 Champagne Romane   NC
10 Corse Romane NC
11 Dauphiné Roman :  198
12 Forez Velay Roman NC
13 Franche-Comté Romane  NC
14 Guyenne Romane :  130
15 Ile de France Romane:   55
16 Languedoc  Roman :  195
17 Haut-Languedoc Roman :  33
18 Limousin Roman :  128
19 Lorraine Romane : NC
20 Lyonnais Roman :  NC
21 Maine Roman : NC
22 Nivernais Roman :  113
23 Nord Roman : NC
24 Normandie  Romane I :  102
25 Normandie  Romane II :   45
26 Périgord Roman :  182
27 Poitou Roman :   61
28 Haut Poitou Roman :  134
29 Provence  Romane I :  130
30 Provence  Romane II :  110
31 Pyrénées  Romanes:   140
32 Quercy Roman :  200
33 Rouergue  Roman :  62
34 Rouergue (Terres de) Roman:  13
35 Roussillon Roman :  80
36 Saintonge Romane : NC
37 Touraine Romane:  64
38 Val de Loire Roman :  57
39 Vendée  Romane :  93
40 Vivarais  Roman :  152


Autres publications sur l’art roman de régions de France :



Églises Romanes oubliées du Bas-Languedoc, de Pierre A. Clément - Presses du Languedoc : 230

Bretagne Romane, de Marc Deceneux - Éditions Ouest-France : 168