Les historiens du Premier Millénaire 1 :  De l’an 1 à l’an 500 

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Introduction


Rappelons tout d’abord que le but ultime de notre recherche était d’identifier des édifices remontant au Premier Millénaire parmi des monuments réputés plus récents. Comme nos connaissances concernant cette période étaient très insuffisantes, nous avons décidé de nous plonger dans la lecture des historiens anciens. Nous espérions retrouver à partir de textes écrits par ceux-ci des indices permettant d’orienter nos recherches.

Dans un premier temps l’idée était d’étudier les siècles des invasions, à partir de la chute de Rome, vers l’an 400, jusqu’à l’an 1000. Mais nous avons très rapidement décidé d’élargir notre recherche de l’an 1 à l’an 1100. Pour cela, on avait prévu de procéder à la lecture de quelques sources bien connues comme Suétone, l’Histoire Auguste ou Grégoire de Tours. Suétone avait été choisi un peu par hasard au détriment de Tacite parce qu’il fallait bien avoir un aperçu de l’empire romain avant sa décadence. La lecture de l’œuvre de Suétone devait constituer un moment important dans une recherche qui n’était pas censée durer plus de six mois. Nous pensions, en effet, que le seul historien digne d’intérêt ne pouvait être que Suétone, les autres étant des historiens mineurs.

Dès les premières recherches, il est apparu que l’opération était beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraissait. Tout d’abord, le nombre de sources s’est révélé beaucoup plus important que prévu. De nouveaux historiens, inconnus auparavant, ont été joints aux précédents. Ainsi Ammien Marcellin, Eutrope, Sextus Rufus, Jornandès. Le témoignage d’autres auteurs, comme Sidoine Appolinaire ou Venance Fortunat, qui n’étaient pas, a priori, des historiens, est apparu intéressant pour une meilleure connaissance de cette période.

De même; nous avons réalisé que, de tous les historiens du premier millénaire, Grégoire de Tours est de loin le plus important et le plus fécond : un auteur essentiel pour appréhender cette période.

Il a fallu rajouter Tacite que nous avions écarté initialement.

Enfin, au cours de ces recherches, il est devenu évident que l’histoire politique et l’histoire religieuse étaient intimement liées. Or l’histoire religieuse est en grande partie celle du christianisme. Il est donc devenu important d’étudier des textes comme le Nouveau Testament ou les Écrits Apocryphes et des auteurs tels que Tertullien.

Cette recherche que nous pensions rapide s’est révélée beaucoup plus longue mais aussi beaucoup plus riche que ce que nous pensions. Certaines des pages de ce site (en particulier les pages du chapitre « Histoire ») témoignent de cette richesse. Mais il ne s’agit là que la toute petite partie d’un filon qu’il importera d’exploiter ultérieurement.

Voici donc les portraits de quelques uns de ces auteurs ou historiens ayant fait l’objet d’une étude.


1. Pour le premier siècle de notre ère

On peut citer seulement deux historiens pour cette période : Suétone et Tacite.

Suétone (mort vers 126)

Suétone est l’auteur de la « Vie des Douze Césars ». Protégé par Pline le Jeune, il aurait subi une disgrâce sous l’empereur Hadrien. Ayant vécu un siècle après le premier empereur qu’il décrit, Auguste, il est contemporain des derniers. C’est donc un témoin privilégié, même si, concernant les premiers empereurs ce n’est pas un témoin direct.

Les douze Césars, décrits par Suétone, sont, en premier lieu César, puis, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus, Domitien. Nous avons d’emblée écarté la vie de César mort avant l’an 1 de notre ère, et à peine abordé celle d’Auguste mort en l’an 14. La période concernée se déroule entre l’an 1 et l’an 96. De plus cette période, pourtant très importante pour comprendre les structures de l’empire romain, n’a pas été étudiée dans le détail des événements. Au moment où nous avons abordé cette recherche, nous avions estimé que la documentation était suffisamment fournie et qu’il n’était pas nécessaire de revenir sur des choses cent fois rabâchées.

La méthode de Suétone : Sa façon de procéder est étonnante. Il n’écrit pas une histoire en continu mais les vies successives de douze hommes. C’est un peu comme si l’Histoire de France des deux derniers siècles nous était connue à partir de la vie des douze hommes qui se sont succédé au pouvoir : Napoléon, Louis XVIII, Charles X, Napoléon III, Thiers, etc. En juxtaposant ces vies on arriverait à reconstituer une histoire à peu près cohérente mais en se focalisant sur ces personnages, on risquerait de commettre des oublis. Les oublis de personnages politiques aussi importants que Talleyrand ou Victor Hugo. Les oublis de personnalités étrangères comme la Reine Victoria ou Bismarck. Les oublis de savants, de gens de lettres ou d’artistes. Plus encore on risquerait de privilégier l’importance de certains au détriment d’autres. Ainsi Charles X apparaîtrait aux yeux des lecteurs comme un « grand homme » alors que ce n’était probablement pas le cas.

Suétone compose chacune de ses vies de la même façon à peu de différences près : il commence par une description des origines de son héros. Il poursuit par son curriculum vitae et son accès au pouvoir suprême. Viennent ensuite les campagnes guerrières, et, en particulier, les victoires contre l’ennemi, les cadeaux faits au peuple (comme des temples ou des spectacles). Suétone termine par un portait du césar, tant physique que moral.

Le résultat est assez mitigé. Ainsi il parle à un moment de la cruauté d’Auguste pour dire un peu plus loin : « Il donna des preuves éclatantes et nombreuses de clémence et de douceur ». De même pour Tibère qui, à un moment est décrit comme un homme simple qui refuse qu’on lui consacre des temples, et l’instant plus tard comme un être odieux et méprisé.

En ce qui concerne Néron, le jugement est lui aussi très ambigu : « Il y eut sous son règne beaucoup d’abus réprimés et punis, beaucoup de règlements sévères. On imposa des bornes au luxe ; les repas donnés au peuple furent convertis en distribution appelés sportules : il fut défendu de vendre rien de cuit dans les cabarets excepté des légumes, tandis qu’on y vendait auparavant toutes sortes de mets. Les chrétiens, espèces d’hommes infectés de superstitions nouvelles et dangereuses furent livrés au supplice. On mit un frein à la licence des conducteurs de chars, qui, dans leur vie vagabonde, se croyaient tout permis et s’étaient fait une habitude et un jeu de l’escroquerie et du vol.». A ces propos empreints de louanges (la répression des chrétiens doit être analysée dans le contexte de l’époque. Elle est considérée bénéfique par Suétone), il faut opposer les suivants :  « Le monde, après avoir supporté près de 14 ans un tel prince, en fit, à la fin, justice ».

Donc tout le contraire de ce qu’il avait dit précédemment. En définitive, en lisant l’ensemble des textes de Suétone, on est un peu perdu. On hésite entre deux attitudes de sa part. Soit craignant d’éventuelles représailles, il veut ménager les uns et les autres en émettant sur chacun de ceux qu’il a étudiés des points de vue différents voire contradictoires. Soit il veut lancer l’idée que le « pouvoir rend fou » : un empereur excellent en ses débuts finit par devenir exécrable. Mais il n’exprime pas clairement cette dernière idée. Ce qui nous laisse dans notre perplexité.

Sa lecture est néanmoins très instructive. En effet une connaissance superficielle des empereurs romains peut amener à les ranger en deux camps : les « bons » comme Auguste, et les « mauvais » comme Néron. On découvre en lisant Suétone que ce partage n’est pas aussi simple que cela. Revenons au cas de Néron, de très sinistre mémoire. Eh bien, on apprend que, après sa mort, les partisans d’Othon ont voulu donner à celui-ci le nom de « Néron » montrant ainsi que Néron avait été plus apprécié que Auguste ou César.


Tacite

On ne sait pas grand chose de la vie de Tacite né vers l’an 58 (Après J.-C.) et mort vers 120. L’ensemble de son œuvre, qui comporte plusieurs ouvrages différents (Vie d’Agricola, Les Histoires, Les Annales), étudie la même période que Suétone mais avec des « trous » dans la documentation, trous dus à la perte de certains ouvrages.

Malgré ces lacunes Tacite apparaît plus objectif et plus précis que Suétone. Ainsi, une étude comparative fait apparaître qu’il cite plus de villes que Suétone.


Le Nouveau Testament

Il s’agit d’un texte extrait de la Bible, Livre Saint des Chrétiens. La Bible est aussi le Livre Saint des Juifs mais les deux ouvrages ne sont communs aux deux religions que dans la version de l’Ancien Testament. Le Nouveau Testament décrit la vie et l’enseignement de Jésus ainsi que les prédications de ses premiers successeurs, les Apôtres. Les rédacteurs du Nouveau Testament sont principalement, Marc, Mathieu, Luc, Jean et Paul. Le caractère « Saint « de ce Livre a fait l’objet dans le passé d’intenses débats entre croyants et incroyants, entre partisans et adversaires de l’authenticité de son message; certains ayant même affirmé que le texte était une invention pure. Le caractère historique du texte ne peut à présent être nié. Et on peut l’estimer comme totalement crédible si on fait abstraction de l’aspect purement religieux qui lui est attaché; ainsi en ce qui concerne l’existence de miracles, question attachée au domaine de la foi. Le Nouveau Testament peut fournir des renseignements importants sur les comportements des individus au premier siècle de notre ère. Des ouvrages ont d’ailleurs déjà été réalisés comme « La Vie Quotidienne en Palestine au temps de Jésus ». Mais très probablement on peut découvrir d’autres choses encore dans ces textes ainsi que dans les écrits apocryphes du Nouveau Testament.


Dion Cassius

Dion Cassius est un historien romain du IIesiècle écrivant en langue grecque. Il est né vers 150 et n’aurait commencé l’écriture de son Histoire Romaine que vers l’an 207. De cette œuvre monumentale de 80 livres n’ont été conservés que les livres de 37 à 60 correspondant à la période de 68 avant Jésus-Christ à 47 après Jésus-Christ. Les autres livres ne sont connus que par des abréviateurs comme Xyphilin et Zonare. Nous n’avons pas encore étudié les textes de Dion Cassius pour la période de 1 à 47. Il serait sans doute intéressant de les comparer à ceux de Suétone et de Tacite. Sans nul doute une telle comparaison a été faite depuis longtemps. Mais on peut toujours être confronté à des découvertes inattendues.


Pomponius Mela

Ce n’est pas un historien mais un géographe qui a écrit vers l’an 43 de notre ère. Bien qu’il ne parle pas des événements historiques, il mentionne de nombreux faits en rapport avec l’histoire. Comme, par exemple, la présence de divers peuples dont il donne les noms et certaines coutumes.


Frontin

Sextus Julius Fontin auteur du livre de stratégie militaire : « Les Stratagèmes » ne peut être considéré comme un historien. Néanmoins son livre peut apporter des détails intéressants sur . Frontin vécut sous les règnes de Vespasien et de ses fils et mourut dans les premières années du règne de Trajan. Il est né vers 35-40 et mort probablement en 103.


2. Pour les deuxième et troisième siècles

Il faut comprendre que nous sommes beaucoup moins bien documentés sur cette période d’une durée de deux siècles. Il y a bien eu des historiens, comme Dion Cassius (décrit précédemment), mais leurs œuvres ont été perdues. Cependant certains des écrits ont été conservés, principalement rassemblés dans un seul document appelé, « l’Histoire Auguste ». Mais ces écrits sont parcellaires et n’assurent pas une continuité historique.

Les historiens du XIXesiècle ont expliqué cette carence de témoignages sur la période concernée IIe-IIIe siècle) par le fait que « ces historiens des empereurs du second siècle vivaient dans un temps où la forme du gouvernement de l’empire, et le peu d’intérêt que présentaient les événements auraient étouffé jusqu’au génie d’un Tacite. L’administration de l’état ayant cessé d’être publique, et toutes les affaires étant traitées dans l’intérieur du palais et dans les appartements du prince, les écrivains se virent réduits à s’emparer du bruit populaire ainsi que du petit nombre de documents que les princes ne voulaient pas soumettre à la curiosité publique. » Suit une longue explication pour montrer que, lorsqu’il y a la guerre, les citoyens, devenus des guerriers, oublient leur culture littéraire et même l’art de la guerre. Semble-t-il l’auteur de cette notice veut expliquer les raisons des décadences. Cependant ces raisons sont peu convaincantes en ce qui concerne le cas présent : à savoir la perte des ouvrages des historiens du IIe siècle, parfaitement connus et identifiés et en nombre suffisamment important. Il faut chercher ailleurs les raisons de ces disparitions.

Tout d’abord il est possible qu’un certain nombre de ces historiens ne puissent être considérés comme de véritables historiens, mais des personnes ayant rédigé de très brèves notices, de simples témoins. Il est aussi possible que ces œuvres aient été perdues à cause de leur mauvaise qualité littéraire. Mais, plus sûrement, il faut envisager que ces œuvres d’historiens aient subi des séries d’autodafés. En effet on assiste, au cours de ces deux siècles, à une série d’usurpations de pouvoir.

Il semble logique d’envisager que tout empereur usurpateur se soit efforcé de détruire le souvenir même de ceux dont il avait usurpé le pouvoir. Et donc de faire détruire tout ouvrage historique qui les mentionne. Pas seulement d’ailleurs les ouvrages historiques. On sait très bien que, quand la censure sévit sur un écrivain, c’est toute son œuvre qui est concernée et pas seulement la seule partie ayant provoqué cette censure. En conclusion, il est possible que les divisions entre empereurs romains expliquent non seulement l’afflux d’historiens (car chaque empereur voulait qu’on écrive sa propre histoire) mais aussi la disparition des œuvres (car chaque empereur voulait effacer l’histoire de son prédécesseur). Les autodafés successifs n’arrivaient sans doute pas à faire disparaître la totalité des œuvres. Celles qui restaient permettaient aux historiens des siècles suivants de reconstituer une partie du passé.

Voilà donc une hypothèse. Quelle est la valeur de possibilité de cette hypothèse ? C’est difficile à estimer. Le fait qu’aucun texte ne semble mentionner l’existence de censures ne signifie pas qu’il n’y en a pas eu.


Pour la période de 96 à 117 : Xyphilin (historien byzantin du XIesiècle)

Le dernier empereur dont parle Suétone est Domitien, mort en 96. L’Histoire Auguste décrit les empereurs suivants en commençant par Hadrien en 117. Entre les deux, il y a un vide de documentation concernant les empereurs Nerva et Trajan. Fort heureusement, un auteur, Xyphillin, a laissé un abrégé de l’Histoire Romaine de Dion Cassius qui permet de combler une partie de ce vide sur la période concernée. Néanmoins cet abrégé se révèle insuffisant pour une meilleure connaissance de Nerva et de Trajan.


Pour la période de 117 à 300 : L’Histoire Auguste

L’Histoire Auguste est un recueil de Vies d’Hommes Célèbres écrits par 6 auteurs différents. L’ensemble apparaît un peu désordonné. Parfois les textes se recoupent. Et à d’autres moments la continuité n’est pas assurée. Les auteurs sont les suivants :

Elius Spartianus (Spartien), écrivain de l’Histoire Auguste

On a de lui les biographies d’Adrien, Aelius Verrus, Didius Julianus, Septime Sévère, Pescennius Niger, Caracalla et Géta. La vie d’Adrien, tirée de bonnes sources, serait la meilleure.

Julius Capitolinus, écrivain de l’Histoire Auguste.

Il a écrit les vies de Antonin le Pieux, Marc Aurèle, Lucius Verrus, Pertinax, Albinus, Macrinus, les deux Maximes, les trois Gordiens, Pupienus et Balbinus.

Vulcanius Gallicanus, écrivain de l’Histoire Auguste.

Il a écrit la vie d’Avidius Cassius.

Elius Lampriius, écrivain de l’Histoire Auguste.

Il aurait écrit les vies de Commode, Diadumène, Eliogabale et Alexandre Sévère.

Trebellius Pollion, écrivain de l’Histoire Auguste.

Il a écrit les vies de Valérien, Valérien le Jeune, Gallien, Salonius, Les Trente Tyrans, Claude II.

Flavius Vopiscus, écrivain de l’Histoire Auguste.

Il a écrit les vies de Aurélien, Firmus, Saturnicus, Proculus, Bonusus, Tacite, Florianus, Probus, Carus, Numerianus, Carinus.

Remarque : selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia : « il est admis, depuis les recherches de Hermann Dessau en 1889, que les 6 auteurs de l’Histoire Auguste n’ont jamais existé » . Ces noms seraient les pseudonymes d’un seul auteur dont on ignore le nom, ayant sans doute vécu entre la fin du IVesiècle et le début du Vesiècle. (soit plus d’un siècle après de dernier personnage qu’il décrit.


Tertullien (historien chrétien + v. 220)

Tertullien est un auteur chrétien de langue latine. Il est né entre l’an 150 et l’an 160 à Carthage et s’est converti au christianisme vers l’an 200. Il décède vers l’an 220. Tertullien n’est pas à proprement parler un historien mais son ouvrage principal, l’Apologétique , qui se propose de défendre les chrétiens face aux persécutions. donne un bon aperçu des convictions religieuses de chacune des parties en présence. Tertullien est manifestement de parti pris en faveur des chrétiens. Cependant l’existence même des arguments en faveur des chrétiens montre bien qu’il y a eu des persécutions. Que ces persécutions pouvaient être de nature violente (emprisonnements, travail forcé, voire condamnations à mort).


Hérodien

Historien romain d’expression grecque. (né vers 165 – mort vers 255). Son œuvre : Histoire des empereurs romains de Marc-Aurèle à Gordien III.


3. Pour les IVeet Vesiècles

Concernant les IVeet Vesiècles la documentation se révèle plus importante que dans les deux siècles précédents. Mais il existe des zones d’ombre et certains événements importants ont très certainement été définitivement oubliés.


Ammien Marcelin

Né vers 330 à Antioche sur l’Oronte, mort vers 395. De son œuvre principale Res Gestae, seule est conservée la partie concernant les années de 353 à 378. Il s’efforce manifestement d’être objectif mais ne cache pas son aversion pour Constance II et son admiration pour Julien.


Aurelius Victor

Né vers 327? mort vers 390 ?Aurelius Victor est un historien romain. On lui a attribué 3 œuvres narrant l’Histoire de Rome de sa fondation jusqu’à l’empereur Constance II.


Ausone

Né vers 309 et mort vers 395. Précepteur puis protégé de l’empereur Gratien, Ausone n’est pas un historien mais un poète de langue latine. Cependant ses poèmes peuvent donner un aperçu de la vie d’un romain richissime. Il a passé une grande partie de cette vie dans la région de Bordeaux.

Eusèbe de Césarée

Né vers 265, mort en 339, Eusèbe de Césarée était un proche de l’Empereur Constantin Ier. Il a écrit une « Histoire Ecclésiastique ».


Eutrope

La date de naissance d’Eutrope est inconnue. Il serait mort après 387. Il a écrit son œuvre : « Abrégé de l’Histoire Romaine » vers 370. Son style est clair et précis.


Orose

Paul Orose (en latin Paulus Orosius) est un prêtre et apologiste du Ve siècle originaire de Galice. Il est né à Bracara Augusta (actuellement Braga). En 414, il quitte l'Hispania, occupée par les Suèves depuis 409, pour rejoindre saint Augustin à Hippone en Afrique. Il souhaitait le consulter au sujet de l'hérésie du priscillianisme. En 415, Il rédige une Histoire contre les païens (Historiae contra paganos). Il est mort vers 418.


Sextus Rufus

C’est un historien romain qui rédigea en 370 un abrégé de l’Histoire Romaine à la demande de l’empereur Valens.


Sidoine Apollinaire

Né à Lyon en 430, , Sidoine Apollinaire a été préfet de Rome en 468 puis évêque d’Auvergne en 471. Il est mort à Arverne (Clermont-Ferrand) en 486. Sidoine Apollinaire n’est pas un historien, mais un poète très attaché à la culture latine. Son œuvre témoigne des mutations du monde romain.



Les documents géographiques

L’Histoire peut aussi être interprétée à partir des documents géographiques qui nous sont parvenus. Ceux-ci peuvent être des cartes comme la Table de Peutinger, ou des relations de voyages comme les itinéraires (d’Antonin, de Bordeaux à Jérusalem).


Conclusion

Lorsque nous avons commencé notre étude des œuvres historiques du Premier Millénaire, nous n’avions pas envisagé un tel nombre de documents (et d’auteurs). D’autant plus que nous n’avons pas encore parlé des auteurs grecs, arméniens, syriaques, géorgiens. Rappelons aussi que cette page ne concerne que la période de 1 à 500. En conséquence nous estimons qu’il faudrait plus d’une vie entière pour extraire l’essentiel de l’ensemble de ces œuvres.

Mais qu’est-ce donc que l’essentiel ? Cet « essentiel », il est difficile de le définir. Disons plutôt ce qui n’est pas essentiel et que l’on a souvent pris pour essentiel. L’essentiel ce ne sont pas les vies des hommes illustres comme celles décrites par les historiens de l’Antiquité. Mais ce serait plutôt toutes les vies des hommes non illustres. Ce sont eux qui font l’Histoire.

Comparons avec notre époque : tout le monde a entendu parler du Général De Gaulle, l’homme de « l’Appel du 18 juin ». Mais que retiendrait-on de De Gaulle si personne n’avait répondu à cet appel ? Rien sans doute! Ce n’est pas l’Appel qui est important mais la mobilisation de milliers d’hommes à la suite de cet Appel.

De même l’Histoire de l’Antiquité ne doit pas être vue avec le prisme très déformant de la vie de quelques hommes. Mais elle doit être réinterprétée à partir des éléments que l’on possède. Le travail est immense. D’autant que toute nouvelle découverte archéologique est susceptible de modifier nos points de vue. D’autant aussi que nous restons encore très influencés par les vieux clichés du bon romain et du méchant barbare. Ainsi je viens de découvrir, en lisant sur Wikipedia la vie de Galla Placidia
(image 15) , que celle-ci, auparavant décrite comme « vendue » au wisigoth Athaulf avait sans doute été plus heureuse avec son barbare de premier mari qu’avec son second époux Constance III, qui lui était pourtant romain.